Le ministre de la santé, Malachie Manaouda et le représentant du HCR au Cameroun ont signé ce matin un accord pour une meilleure inclusion des réfugiés dans le système national de santé camerounais.
« C’est signé ! Désormais, les réfugiés centrafricains et nigérians au Cameroun auront accès au système de santé camerounais », a écrit le bureau local de l’institution onusienne.
A en croire Olivier Beer, Chef du bureau HCR Cameroun, l’objectif est de renforcer le système de santé d’une manière générale et la réponse à la pandémie de la covid-19 dans les zones où se trouvent les réfugiés. Ce dernier a poursuivi son propos en affirmant qu’une bonne gestion de la santé va ouvrir la voie à d’autres droits pour les réfugiés, insiste-t-il.
Il s’agit manifestement là d’un pas important dans la protection des réfugiés et déplacés de guerre sur le sol camerounais. En raison des crises récurrentes dans la sous-région, le Cameroun accueille des milliers de réfugiés venus de plusieurs pays.
Des chiffres qui parlent
Le Cameroun accueille plus de 447 000 réfugiés et demandeurs d’asile. Aux déplacements saisonniers peu massifs et circonscrits se sont substituées les mobilités transfrontalières et internes, massives et spatialement diffuses. Celles-ci sont exacerbées par la résurgence des conflits sociopolitiques en République centrafricaine et le terrorisme transfrontalier au Nigeria. Ces conflits se propagent au Cameroun depuis 2013. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) y a recensé, en 2018, 358 438 réfugiés, dont 258 779 Centrafricains installés depuis 2013 dans les régions administratives de l’Est et de l’Adamaoua et 96 367 Nigérians dénombrés en 2014 dans la région de l’Extrême-Nord. Plus de 200 000 Camerounais ayant abandonné les villages le long de la frontière camerouno-nigériane vivent dans l’Extrême-Nord en situation de déplacés internes. Ces refugiés devront, après la signature de cet accord se sentir en sécurité sanitaire.