Ce 18 janvier sera l’opportunité, pour le président, de présenter les vœux de nouvel an à la presse. Pour rappel, c’est le changement de cette constitution qui est à l’origine de la réélection à sa propre succession du président Azali.
Le chef de l’État comorien sortant avait été réélu dès le premier tour de l’élection présidentielle avec 60,77 % des suffrages, selon des résultats annoncés par la Commission électorale (Ceni).
Ses adversaires avaient alors crié à la fraude généralisée à l’instar de l’opposant Mahamoudou Ahamada qui avait immédiatement « rejeté les résultats », dénonçant, dans une interview, « un coup d’État militaire à travers une élection présidentielle ». Il a appelé « la communauté internationale à ne jamais reconnaître la réélection d’Azali ».
L’opposition et la société civile comoriennes avaient dressé un bilan accablant du scrutin, dénonçant des bureaux saccagés, des urnes bourrées ou confisquées par la gendarmerie et des assesseurs de l’opposition empêchés de faire leur travail…
Et parce que la situation reste tendue depuis lors, le président en exercice voudrait désormais un retour à la normale
« Dans ce pays on a eu des dialogues à chaque fois qu’il y a un problème, que ce soit au temps de Bob Dénard ou au moment du séparatisme. Et moi ce que je voudrais faire comprendre aux gens, c’est qu’il faut qu’on ait une structure permanente de dialogue. Il ne faut pas attendre qu’il y ait un problème pour dialoguer. On va essayer de capitaliser toutes ces rencontres pour essayer de donner un calibre conséquent au dialogue pour que ça puisse donner les résultats escomptés par les Comoriens »,
a déclaré Azali Assoumani.
Ces mots traduisent la volonté du président de vouloir tourner la page et regarder vers le futur. Pour y arriver, Azali Assoumani a misé ainsi sur le dialogue inter-comoriens.
Malheureusement ce dialogue est en lui-même source de désaccords sur les prérequis nécessaires à sa mise en place. Une partie de l’opposition réclame entre autres la libération des prisonniers politiques.
« Il y en a qui disent « on vient », il y en a qui disent « on vient mais »… Les préalables, ça n’est pas bon. Comme il a été dit, on accepte tous les problèmes qui vont être posés et comment y trouver des solutions. Mais faire un préalable ça veut dire qu’on ne veut pas venir. Moi qui suis élu, on dit que je n’ai pas le monopole du pouvoir. Qui peut prétendre avoir le monopole de l’opposition ? En tout cas jusqu’à maintenant dans l’ensemble, la classe politique aussi bien que la société civile ont accepté de venir au dialogue. Attention les Comoriens ne sont pas dupes. »
En février 2021, président sénégalais Macky Sall a effectué une visite aux iles Comores et le chef de l’État avait vite fait de se féliciter après cette visite qui pour lui était un signe d’un climat de sérénité dans ce pays.