Le dialogue politique était censé reprendre ce 20 janvier en Côte d’Ivoire entre les principales formations politiques du pays, dont le RHDP, le PPA-CI, le FPI ou le PDCI.
Mais certains partis ou associations, dont le Mouvement pour les générations capables (MGC) de Simone Gbagbo, n’ont pas été conviés à cet échange. Alors Simone Gbagbo veut les regrouper dans une plateforme. « Toutes les forces vives de la nation », doivent être associées au dialogue politique, a-t-elle plaidé lors d’un point de presse qui rassemblait autour d’elle plusieurs organisations politiques et de la société civile qui n’ont pas été conviées.
Cette plateforme politique, qui n’a pas encore de nom, rassemble déjà six partis, plutôt modestes, dont le Parti Ivoirien des travailleurs, et l’Alliance ivoirienne pour la république et la démocratie.
Le dialogue entre le pouvoir et les principaux partis d’opposition avait brièvement repris le 16 décembre 2021 avant d’être interrompu pour laisser aux différents acteurs plus de temps pour faire des propositions. Ce dialogue vise à décrisper le climat politique après les violences électorales de la présidentielle d’octobre 2020 qui avaient fait 85 morts et 500 blessés.
Simone Gbagbo est absente du dialogue politique tant il est vrai mais elle a tenu à dévoiler les priorités de son mouvement comme l’amélioration de l’environnement sécuritaire. L’ex-première dame, qui a fait de la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance son credo, dénonçant une crise de valeurs et brandissant la crainte de Dieu, a évoqué quatre sujets de discussions essentiels, selon elle : la sécurité, l’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum, la réforme du système électoral et la réconciliation nationale. „Cette Constitution n’est pas consensuelle puisqu’elle a exacerbé les tensions et divise davantage les populations“, a-t-elle affirmé. Comment une loi fondamentale aussi « confligène », peut-elle garantir la paix sociale que tous recherchent ? »
L’ancienne première dame ivoirienne regrette notamment les récents « déguerpissements » ou le recrutement de « microbes » par les partis politiques :
« Ce fléau, qui est une conséquence directe de la rébellion de 2002, est devenu une arme politique redoutable. L’on a vu ces microbes agir comme une milice supplétive des forces régaliennes durant la crise du troisième mandat de M. Alassane Ouattara. »
La fondatrice du FPI demande également la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés, l’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum, l’écriture d’une nouvelle loi électorale, et enfin la mise en place d’une nouvelle CEI qu’elle souhaite « véritablement indépendante ». Elle en dessine les contours :
« Ces acteurs de la CEI seront recrutés par appel d’offre et en dehors des partis des mouvements politiques. Ils ne seront pas des représentants du pouvoir, ni de l’opposition. »
Simone Gbagbo souhaite encore pouvoir participer officiellement au dialogue politique, et entend peser sur les discussions.
A ce jour, les autres partis politiques ont très peu communiqué sur les thèmes de discussions qu’ils souhaitent voir à l’ordre du jour du dialogue politique.