Cette initiative prend finalement corps suite à sa proposition retenue lors du sommet Afrique-France de Montpellier il y a tout juste un an. L’ambition est de promouvoir la démocratie dans ce continent majoritairement jeune.
« Nous voulons créer de nouveaux outils qui permettent de refonder la relation. Une relation qui libère, une relation enrichissante plutôt que une relation qui enchaîne », explique Achille Mbembé.
En rappel, en 2021, le président français Emmanuel Macron avait émis l’idée de la création d’un fonds d’innovation avec une « gouvernance indépendante », afin d’aider les « acteurs du changement » sur les questions de gouvernance et de démocratie en Afrique. Cependant, cette proposition avait suscité des inquiétudes quant à la possibilité de la mainmise de Paris sur ce projet, des idées rejetées par l’historien.
« La fondation est une institution africaine au service de l’Afrique, au service de la refondation de la démocratie d’abord en Afrique et au service du dialogue qui doit nécessairement avoir lieu entre l’Afrique et le monde en général. Elle n’est pas un outil d’expansion de l’influence française en Afrique », défend Achille Mbembé, membre de son conseil d’administration.
La fondation bénéficie déjà d’une dotation de 50 millions d’euros sur cinq ans. Elle est placée sous la responsabilité de l’universitaire sénégalais et aussi philosophe Souleymane Bachir Diagne.
Le Burkina Faso vient de connaître un nouveau coup d’Etat le 30 septembre, certes, mais les membres de cette fondation espèrent mobiliser les sociétés africaines vers des solutions pacifiques.