Comme partout ailleurs, on a bien vu des légendes s’en aller si tôt, nous nous souvenons bien sûr de Michael Jackson, de Bob Marley etc. Des figures iconiques emportées pour la plupart par le poids de la maladie laissant le monde dans un étonnement à nul autre pareil. Le cas des stars du Cameroun est beaucoup plus préoccupant depuis plusieurs mois.
Plusieurs influenceurs et artistes humoristes camerounais sont décédés depuis le début de l’année 2023. On compte dans cette liste macabre : Madame Cooper, de son vrai nom Stéphanie Masso, célèbre tiktokeuse et auteure du titre à succès « Yabongo » sorti quelques mois seulement avant son décès. La tiktokeuse est décédée suite à une courte maladie et laisse derrière elle un petit garçon.
Miss Ngatcho humoriste très appréciée constante sur les scènes comme : African stand-up, le parlement du rire et bien d’autres encore, la comédienne est décédée des suites d’un accident de circulation à l’entrée de la ville de Douala. La jeune dame travaillait sur le projet « Ladies comedy show » avec plusieurs autres comédiennes camerounaises.
Cabrel Nanjip, comédien très populaire sur les réseaux sociaux. D’ailleurs le jeune d’une trentaine d’années a augmenté sa notoriété grâce à ses apparitions fulgurantes lors de la CAN Total énergies 2021. Avec trois titres à succès il faisait ainsi son entrée dans le monde musical camerounais. Il a notamment collaboré avec plusieurs autres de ses cadets dont Tik Dengue, Claudio Njalla, Zizou etc. Disparu lui aussi dans un accident de circulation sur l’axe lourd Yaoundé-Douala, il laisse plusieurs fans et une famille éplorés.
Samy Lenwr a joué dans plusieurs courts métrages. Photographe passionné, il poussait sa curiosité au-delà des attentes de ses partenaires. Père d’une petite fille, il décède à son tour suite à un accident de circulation bien que les véritables circonstances de son décès restent non élucidées.
Quelques temps après, le jeune humoriste et pas moins influent, Blaise Kalaba. Il s’est produit sur les mêmes scènes que Miss Ngatcho. Il meurt avec trois autres de ses frères et sœurs dans un accident de circulation sur le tronçon reliant l’ouest du Cameroun à la capitale économique.
Quelle douleur ! Quel malheur ! Quelle est cette corde qui tire les jeunes gens dans la tombe si tôt ! Quelle est cette hémorragie funeste qui refuse de s’arrêter ! D’où vient ce spectre de la mort qui est suspendu au-dessus de ces talentueux ? Qui a organisé ce marathon qui a pour ligne d’arrivée le séjour des morts et dont la tête du peloton n’est composée que de jeunes gens ? C’est le mélange d’émotions et d’exclamations auquel on a droit depuis un certain temps sur les réseaux sociaux camerounais.
Suspicion et responsabilité.
Une enquête auprès des proches de ces défunts confirme que la plupart des artistes et surtout influenceurs sont entraînés par des hommes et femmes politiques.
Sans bafouer leur talents, les personnalités publiques du show-business camerounais se font attribuer des marraines et de parrains dès leur arrivée dans le show-business. Dans la majorité des cas, ces tuteurs sont responsables de leurs quotidiens voire de leurs comportements dans ce milieu. Suite à la vague de décès qui accable, les questions les plus douteuses se sont posées : Les influenceurs camerounais appartiendraient-ils réellement à des loges pour avoir la gloire ? Où s’agirait-il simplement des élucubrations de personnes en mal de sensation sur les réseaux sociaux ?
« À qui le tour » ? Peut-on lire dans les commentaires. Certains s’amusent même à attribuer au chiffre « 33 » un sort car d’après les découvertes la majorité de ces défunts seraient décédés dans la trentaine. D’autres pointent du doigt les routes camerounaises auxquelles ils ajoutent désormais le qualificatif « meurtrier » oubliant le poids de la fatigue et le fait que ces stars sont généralement entre deux avions.
« Des jeunes de moins de 30 ans pour la plupart, ils sont devenu milliardaires en 4 ans avec les vidéos sur internet. Ils ont presque tous des Range Rover, ils dépensent plus de 8 millions par mois. L’autre vient de quitter le pays en disant que tous les Camerounais vont la regretter pour son travail. Je ne parle même pas de celui qui touchait plus de 800 000 FCFA par mois qui a qu’en même quitté le Cameroun en catastrophe pour aller jongler en France.
Les scandales homosexuels alors, leurs noms sont toujours dedans tous les jours. C’est comme ça qu’ils meurent alors de manière bizarre et inexplicable et ils ont toujours le mot poison dans la bouche, la belle excuse comme ça on tourne vite la page. Dernièrement encore dans l’affaire du journaliste, leurs noms étaient dedans », révèle Maahlox, artiste musicien.
Pour la plupart des habitants au Cameroun cette vague de décès n’a rien de banal car, au regard de leurs quotidiens sur la toile, il faut reprocher à ces influenceurs leur évolution fulgurante non justifiée.
L’influence ou l’ombre du chômage ?
Jeunes et motivés, plusieurs jeunes ont choisi d’exercer une profession dont eux même n’ont pas préalablement compris les rouages. Une vidéo après une autre vous scrollez, les sujets sont divers, ce qui est intéressant, et ce qui ne l’est pas. On a droit à tout type de contenu. Les internautes sont plongés dans un terrible amalgame, car les contenus publiés par certaines personnes se disant influenceurs donnent froid dans le dos !
Les décès, les scandales, les clashs ou encore le kongossa des sous-quartiers, voilà à quoi se résume la majorité des contenus de nos influenceurs.
Lorsqu’un artiste pousse son dernier souffle, les questions commencent :
« Savait-il qu’il allait mourir ? Abonne-toi pour connaître la suite ».
C’est autant écœurant de faire d’un sujet sensible une source de monétisation.
« Piment sucré a clashé Eau de colombe, et Vernis noir est venu répondre ! Laissez un pouce bleu et n’oubliez pas de vous abonner pour la suite » ! Rares sont ceux qui passent de vrais messages dans leur pseudo influence.
Ce qui est le plus étonnant c’est que ça marche ! Certains peuvent cumuler 500 mille abonnés et plus même avec ça. Chaque jour on dira toujours que c’est le Cameroun. C’est le continent !!!
Il n’est pas mauvais de joindre un conseil à de l’humour, mais si tout le temps ce n’est que de l’humour au point de s’y perdre, on est plus influenceur mais un rigolo. Et on ne pourra que rigoler. Pour les plus éveillés, on finit par comprendre que le chômage au Cameroun a rendu tous les jeunes rigolo et on a malgré tout oublié le sens et la vraie définition d’un influenceur. Le but c’est de faire le buzz et puis c’est tout ! Si ça heurte les familles éprouvées ou des personnes impliquées, on s’en fout ! On doit sauf que briss !
Devoir de mémoire.
Dieudonné AFANA EBOGO dit Jean Miché Kankan est certainement l’un des humoristes et comédiens les plus talentueux du Cameroun. Nous avons grandi avec son humour et les thèmes traités : Corruption, trafic d’influence, vente de piment, conduite en état d’ébriété, Polygamie, Loyauté, Trahison…, dans chacun de ses sketches, restent d’actualité.
C’est quelqu’un qui a influencé des Rappeurs, chanteurs, humoristes et comédiens tels que Moustik Le Karismatik, Massa Yacob, Tchop Tchop, Kaiser show, Ulrich Takam, Tonton Casserole, Fingon Tralala, Michekan l’Africain, Maxtor, Jovi, Racine Sagath et même le regretté Lapiro de Mbanga, la liste est loin d’être exhaustive.
Ce qui était admirable et l’est d’ailleurs autant aujourd’hui, c’était sa capacité à dépeindre et décrier les maux de la société dans un esprit terre à terre, compréhensible par tout le monde, sans verser dans la vulgarité.
Son personnage à l’allure stupide et débrayé qui pouvait agacer et gêner mais auquel on finissait par s’attacher, était en réalité très intelligent et perspicace, ce qui contribuait à donner à ce comique de caractère, tout son sens.
Il y a tellement de choses à dire sur ce talent, les circonstances de sa mort (longue maladie) et la question des droits et reconnaissance des artistes au Cameroun. C’est un 13 février 1956 qu’il est né et, c’est également un 13 février de l’an 1997 qu’il décède.
J’en profite également pour rappeller que les années 1996-1997-1998-1999 ont été très douloureuses dans le monde artistique camerounais car, c’est à cette période que décédaient des légendes et Barons de la Musique tels que Kotto Bass (1996), Eboa Lotin (1997), Tchana Pierre(1998), Sala Bekono (1999, artiste Bikutsi très engagé qui n’hésitait pas à critiquer le système en place, notamment à travers son titre ‘’Mot Nnam », très combattu d’ailleurs). Et puis « Cirage », l’un des membres du groupes « Les Maxtones du Littoral », auteur des titres à succès « La suite de l’affaire » et « La fin de l’affaire » et « On attend l’enfant », décédé à cette période là aussi.
Cependant, son décès sonna également le glas de son groupe. J’en oublie certainement, mais voilà ce qui est resté gravé dans nos mémoires. De véritables influenceurs.
À l’ère de l’influence aujourd’hui, nous constatons plusieurs abus, déceptions, manque de sincérité, des décès non élucidés parce que tout ce qui est présenté est parfait. Nos frères et nos sœurs sous ces charmes de la séduction devront faire attention. Car, derrière un écran il y a l’autre face de la vie qui est cachée, faites très attention aux photos modifiées par les applications. Parfois il faut se questionner et se rendre compte qu’en tant qu’influenceur, on a des responsabilités car, on est admiré et suivit par des centaines ou des millions de personnes. Et de ce fait ce qu’on dit ou fait a des répercussions dans le subconscient des uns et des autres ! Faisons le bon choix !
splendide.
j’ai vraiment envie d’écrire comme toi.tu me transport dans tes ecris,
je suis technicien et jai des tres gros problème en français comment faire ?