Le moins que l’on puisse dire, c’est que la joie et l’émotion étaient au rendez-vous au coup de sifflet final. Face à la Tunisie, le Burkina Faso a frappé un coup dur, lui qui a entamé la rencontre étant diminué, privé de son capitaine Bertrand Traoré.
Dans un stade Roumdé Adjia bouillant, les Étalons sont venus à bout des Aigles de Carthage grâce à l’unique but de la rencontre, du jeune Dango Ouattara (1-0). Et juste après le coup de sifflet final, le Coach peinait à cacher son émotion au moment de s’adresser à la presse.
« J’aimerais partager cette joie avec le peuple. Nous dédions cette qualification à notre peuple », a confié le sélectionneur burkinabè, évoquant « les derniers événements » survenus au Burkina Faso, où Roch Marc Christian Kaboré a été renversé par un coup d’État.
« Nous avons eu un coup de fil du chef de l’État [Paul-Henri Sandaogo Damiba, le chef de la junte militaire, ndlr] qui nous a encouragés. On lui avait promis cette qualification, c’est fait », a poursuivi Kamou Malo.
« Très fier du travail accompli », le milieu de terrain Adama Guira a aussi eu quelques mots à l’attention du peuple burkinabè. « Depuis ce matin, on sentait une grande ferveur dans notre pays. Les gars sont avec nous. On vit des heures assez troubles, mais ils sont derrière nous. C’est le pays des hommes intègres. Nous leur dédions cette victoire », a-t-il confié.
Comme en 1998, 2013 et 2017, le Burkina Faso Comptera parmi les quatre formations du dernier carré. Ce sera donc la quatrième fois dans l’histoire du football burkinabè. Si l’équipe a déjà franchi à deux reprises cette étape, elle a tours échoué en finale, en 1998 à la maison face à l’Égypte et en 2013 en Afrique du Sud devant le Nigeria. Ainsi le pays compte briser le signe indien cette année.
« Il faut aller chercher ce titre qui fera vraiment plaisir aux Burkinabè », a lancé clairement Issoufou Dayo, qui devrait être rétabli pour la prochaine étape des Étalons notamment la demi-finale contre le Sénégal ou la Guinée équatoriale. Le défenseur de la Renaissance sportive de Berkane se projette déjà sur le match pour le titre, car à ses yeux, « une demi-finale, ça ne se joue pas, il faut gagner pour aller en finale ».
Secoué par un coup d’État depuis lundi, le Burkina-Faso affrontera mercredi à Yaoundé le vainqueur de Sénégal-Guinée Équatoriale, disputé dimanche là aussi à Yaoundé. Ce sera au stade d’Olembé si l’enceinte est à nouveau jugée opérationnelle après la bousculade de lundi qui a causé la mort de huit personnes.
L’équipe de Kamou Malo, un des entraîneurs « locaux » de cette CAN, a mérité sa qualification, dans un match très animé, avec beaucoup d’occasions.
Un but magnifique, un carton rouge, le héros de la rencontre, Dango Ouattara, a tout connu dans le même match mais a réussi à envoyer le Burkina-Faso vers sa quatrième demi-finale de Coupe d’Afrique des nations. Ce sera donc logiquement sans lui que les étalons se battront ce mercredi.