Ce déplacement visait à renforcer les liens économiques et politiques entre Nairobi et Pékin, dans un contexte de tensions financières régionales et de concurrence accrue pour les investissements chinois en Afrique.
Au cœur des discussions figurait la relance de projets clés retardés par la crise financière mondiale, notamment l’extension de la Ligne ferroviaire standard (SGR) vers l’Ouganda, dont le financement chinois avait été gelé en 2024. Les deux parties ont annoncé un accord préliminaire pour débloquer 1,2 milliard de dollars, sous réserve d’études de faisabilité révisées.
Par ailleurs, Ruto a plaidé pour un élargissement des exportations kényanes vers la Chine, obtenant un accord pour inclure les produits aquatiques (crevettes, tilapia) et les minerais critiques (terres rares), en plus des avocats et du thé déjà prioritaires.
La visite a également été l’occasion de signer quatre protocoles d’accord, dont un partenariat dans l’intelligence artificielle appliquée à l’agriculture et un financement de 300 millions de dollars pour des centrales solaires dans le nord aride du Kenya. Les discussions concernaient également la création d’un « hub technologique sino-kényan » à Konza, près de Nairobi, destiné à attirer des géants chinois comme Huawei ou DJI.
Cette troisième visite en moins de trois ans en terre chinoise place l’Empire du Milieu au cœur de la stratégie économique du président Ruto. Toutefois, entre promesses d’investissements et réalités financières, Nairobi devra concilier urgence du développement et prudence budgétaire.
Les prochains mois seront cruciaux en ce qui concerne la concrétisation de ces accords, ce qui impliquera certainement des emplois et une croissance inclusive.