Naissance et formation
Le cardinal Robert Sarah est né le 15 juin 1945 de Alexandre Sarah et Claire Nemelo à Ourous, un village reculé de la Guinée Conakry. Issu d’une famille convertie au catholicisme grâce aux missionnaires du Saint-Esprit, il quitte son pays en 1957 pour poursuivre ses études au petit séminaire de Bingerville en Côte d’Ivoire. Il retourne dans son pays après l’indépendance en 1958 pour poursuivre sa formation dans divers séminaires, et ce malgré les perturbations politiques. Après l’obtention de son baccalauréat à l’âge de 19 ans, il étudie la théologie au séminaire de Nancy en France, puis à Sébikotane au Sénégal. Il complète sa formation à la Pontificia Università Gregoriana de Rome, ensuite au Studium Biblicum Franciscanum de Jérusalem, où il obtient des licences en théologie et en Écriture Sainte.
Parcours en tant que prêtre et évêque
Après avoir été ordonné prêtre en 1969, il exerce comme recteur du petit séminaire de Kindia et est curé dans plusieurs paroisses guinéennes. À seulement 34 ans, il est nommé archevêque de Conakry le 13 août 1979, devenant alors le plus jeune évêque du monde à cette époque. Il succède à Mgr Raymond-Marie Tchidimbo, emprisonné sous le régime de Sékou Touré. Il défend également l’indépendance de l’Église face au pouvoir politique, malgré les nombreuses persécutions.
Un cardinal réputé traditionnaliste
Le cardinal Sarah est l’auteur de plusieurs ouvrages influents, parmi lesquels Dieu ou rien (2015), La force du silence(2016), Le soir approche et déjà le jour baisse (2019) et Des profondeurs de nos cœurs (2020), conjointement écrit avec le pape émérite Benoît XVI. Pour lui, l’Église doit rester fidèle à sa mission spirituelle et ne pas se laisser emporter par les modes du monde moderne. Le sacré de la liturgie, la centralité de la prière et le silence sont les éléments les plus importants sur le chemin de la rencontre avec Dieu. Il est contre le relativisme moral et les pressions sociales qui influencent les évolutions doctrinales. L’Église doit être un phare de vérité immuable, même si cela la rend impopulaire dans le monde contemporain. Ces avis lui ont parfois valu les attributs de résistant conservateur au sein de la hiérarchie de l’Église catholique.
Positions sur l’inculturation en Afrique
Lors de ses deux visites récentes en Afrique (à l’occasion du congrès africain sur la liturgie en décembre 2023, et celle du Cameroun, du 2 au 12 avril 2024) le cardinal Robert Sarah a critiqué l’excès d’éléments culturels dans les célébrations eucharistiques. Il a également exhorté les évêques africains à défendre l’unité de la foi face aux pressions culturelles et doctrinales.
“Conclave : le cardinal Sarah ne sera plus électeur d’ici à quelques semaines”
Cet article produit et partagé sur Facebook le 22 février dernier par nos confrères du journal Atelia mentionnait que, du haut de ses 80 ans en juin 2025, le cardinal Sarah ne serait plus en droit d’élire le prochain Pape. Des réactions signifiant le respect que la communauté chrétienne, et mondiale en général, a pour ses positions conservatrices sur la liturgie et la tradition de l’Église catholique :
“Il aurait fait un grand pape !”,
“S’il n’est plus électeur, peut-il être élu ? Quel bon pape il ferait !”,
“C’est vraiment dommage, il aurait fait un grand pape.”,
“Une figure respectable de l’Église.”,
“Je prie pour que Robert Sarah soit notre prochain Pape.”
Un Pape noir, d’aucuns diraient : pourquoi à tout prix ? Mais pourquoi pas, après tout ?