La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a imposé dimanche une batterie de mesures de rétorsion qui ouvrent pour le pays, en proie à une grave crise sécuritaire et politique depuis neuf ans, une nouvelle période de grande incertitude.
Elle a durement sanctionné le projet de la junte de continuer à diriger le pays pendant plusieurs années et le manquement à sa promesse de tenir le 27 février des élections ramenant les civils au pouvoir.
Mécontent au départ, le Mali est revenu sur sa décision en voulant cette fois jouer la carte de l’apaisement face aux sanctions de la CEDEAO. Le président de transition, le colonel Assimi Goïta a appelé à la poursuite du dialogue avec l’organisation sous-régionale tout en regrettant le caractère illégitime, illégal et inhumain de certaines décisions.
« Je dois vous dire que même si nous regrettons le caractère illégal, illégitime et inhumain de certaines décisions, le Mali reste ouvert au dialogue avec la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) pour trouver un consensus entre les intérêts supérieurs du peuple malien et le respect des principes fondamentaux de l’organisation. »
Après ses sanctions, les autorités maliennes ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs dans les Etats membres de la CEDEAO et de fermer les frontières avec ces pays, des mesures de réciprocité largement symboliques.
La junte avait déjà exprimé sa colère dans un communiqué lu à la télévision nationale au milieu de la nuit par le porte-parole du gouvernement en uniforme.
Elle a dénoncé des sanctions
« illégales et illégitimes »,
accusant la Cédéao de se laisser
« instrumentaliser par des puissances extrarégionales »,
une référence évidente à certains partenaires au premier rang desquels la France, engagée militairement au Sahel mais avec laquelle les relations se sont sérieusement dégradées depuis 2020.
Après avoir appliqué des mesures de réciprocité en rappelant ses ambassadeurs dans les pays de la CEDEAO, le Mali dit travailler au retour de l’ordre constitutionnel
« Notre engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel normal, apaisé et sécurisé n’a jamais failli. Nous appelons la CEDEAO une fois de plus à une analyse approfondie de la situation de notre pays en plaçant l’intérêt supérieur de la population malienne au-dessus de toutes autres considérations. »
Le président de l’autorité de transition malienne Assimi Goïta a déclaré lundi que son pays laissait la porte ouverte au dialogue avec la communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest à laquelle il a demandé de privilégier l’intérêt du peuple malien.
Dans un discours officiel Goïta a appelé les maliens à l’unité et à dépasser les clivages afin de
„défendre la nation et évaluer les moments difficiles que traverse le pays„
Il a insisté sur
„ la nécessité de rester calme, de faire face aux défis, à prendre en main le destin du pays et à s’unir autour du plus important c’est-à-dire le Mali „.
Ce dernier a aussi évoqué de nouvelles mesures pour approvisionner le pays après ces sanctions imposées par la CEDEAO.
Reste donc attendue la réaction de l’organisation sous-régionale face à cette demande du Mali.