Elly a aussi une moto, de couleur verte. Celle-ci ne fait aucun bruit au milieu des autres milliers de boda boda de Kampala la capitale. C’est un engin sans moteur, qui fonctionne grâce à une batterie électrique, que le conducteur doit changer après environ tous les 70 km parcourus. « J’amène à la station ma batterie déchargée, on l’enlève et on la remplace par une batterie pleine et ça ne prend que deux minutes ».
La station est implantée au quartier de Makerere, au cœur de Kampala. Ici, les motos électriques de la start-up Zembo défilent pour changer leur batterie. Elly a commencé à conduire son boda boda, un an et demi plus tôt, alors que le réseau de stations commençait à peine à se développer.
« Au début, il y avait environ sept stations de recharge. Maintenant il y en a 28. C’était difficile pour nous. Je ne pouvais pas prendre toutes les distances, si un client voulait aller dans une direction sans stations de recharge proches, je devais le refuser. Maintenant, je peux aller partout à Kampala », explique-t-il.
Sur la route menant à la grande ville de Masaka, à 120 km au sud de Kampala l’on vient d’assister, au mois de juin, à l’inauguration de quatre nouvelles stations. Une grande première selon Titus Kimbowa, responsable des opérations de Zembo.
« Ça montre que la mobilité électrique n’est pas uniquement destinée aux villes, mais peut aussi être développée dans des zones périurbaines. La route entre Kampala et Masaka est l’une des plus empruntées du pays, elle amène les habitants de la ville à leurs villages. Donc c’est très important que les conducteurs de motos électriques puissent se rendre jusqu’à leurs villages natals. Dans le passé, ce n’était pas possible ».
L’on dénombre aujourd’hui, près de 250 motos-taxis électriques circulant sur les routes de Kampala. Cela est de près un premier pas vers l’atteinte des objectifs selon David Birimumaso, membre de la task force du ministère de l’Énergie sur la mobilité électrique. « Nous travaillons avec le secteur privé, pour piloter les différentes technologies, et s’assurer qu’elles soient facilement adaptables entre elles », assure-t-il. Notre objectif est qu’au moins 25% des transports en Ouganda passent à l’électrique d’ici 2035. C’est notre objectif pour le moment ».
Les motos sont pour l’instant la priorité de la task force certes, mais d’autres projets sont en cours de développement et c’est le moment de signaler que quatre bus électriques fabriqués par l’entreprise publique Kiira Motors sont déjà en circulation.
Le développement du secteur des mototaxis dans les pays africains est un geste salutaire car ces engins sont une solution aux embouteillages. Cependant la gestion de ce secteur demeure une préoccupation majeure, ces mototaxis circulant partout dans les villes et créant parfois des accidents de circulation.