Ousmane Sonko, 46 ans, fonctionnaire depuis 15 ans, est visé depuis début février par une plainte pour viols et menaces de mort déposée par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos. Le principal opposant sénégalais nie ces accusations et dénonce un complot, monté selon lui de toutes pièces par le président, Macky Sall, pour l’écarter de la présidentielle. « Si Macky Sall veut me liquider, il devra, pour une fois, accepter de se salir les mains », a prévenu la semaine dernière le parlementaire. « Nous pouvons perdre des plumes, mais Macky peut perdre son pouvoir » dans cette affaire, a-t-il aussi dit.
Le gouvernement a suspendu pendant 72 heures deux chaînes de télévision pour leur couverture des troubles et a mis en garde les médias contre ce qu’il appelle « la couverture tendancieuse de nature à attiser la haine et de la violence ».
L’ONG Amnesty International exprime son inquiétude concernant les attaques contre plusieurs médias par des agresseurs inconnus et la suspension de Walf TV et de SEN TV. Elle dénonce aussi l’usage excessif de la force par les services de sécurité: « Les autorités sénégalaises doivent immédiatement cesser les arrestations arbitraires d’opposants et d’activistes, respecter la liberté de réunion pacifique et la liberté d’expression, et faire la lumière sur la présence d’hommes armés de gourdins aux côtés des forces de sécurité ».
Le bilan officiel du gouvernement dénombre 04 pertes en vie humaine, en plus des pillages et des vols et de nombres bâtiments publics attaqués.