Le cannabis ne sera plus commercialisé dans l’ombre d’ici peu de temps au Maroc.
Ce produit sera bientôt vendu en public car les autorités marocaines ont ratifié en mars 2021 le projet de loi visant à légaliser l’usage médical de ce produit. Ainsi Mohamed Morabet, producteur, dans la région montagneuse du nord de Ketama, se réjouit de pouvoir avancer désormais à visage découvert.
« Nous sommes évidemment satisfait de la nouvelle législation. Cela va nous permettre de sortir enfin de la clandestinité, d’être fier de notre travail lorsque nous pourrons réunir les habitants dans des coopératives ».
Avant cela, il faudra encore convaincre les plus réticents. » Cet homme d’une soixantaine d’années, par exemple, se pose des questions sur le prix de vente à venir. « Si les prix viennent à baisser », prévient-il, « alors nous serons tous perdants ».
Cette décision gouvernementale pourrait placer le Maroc au sommet du le marché mondial. Et les producteurs de cannabis en ont conscience car ils savent tres bien que la culture du cannabis à des fins médicales peut devenir un commerce très lucratif.. Pour cela, il faudra des moyens.
« Nous avons besoin d’usines, ici dans la région, pour que les jeunes et les habitants puissent travailler sur la production internationale », demande Mohamed Morabet qui énumère les zones dites historiques de la culture du cannabis : « Béni Sdet, Ketama et Béni Khaled. »
Selon un rapport publié l’année dernière par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le Maroc est le premier producteur mondial de résine de cannabis. 700 tonnes auraient été produites en 2020. Moins d’un tiers seulement a été saisi par les autorités du pays.
Le cannabis au Maroc est illégal depuis l’indépendance en 1956 ce qui a été réaffirmé par une interdiction totale sur les drogues en 1974, mais il est partiellement toléré dans le pays, où il a été cultivé pendant des siècles. La culture du cannabis occupe environ 20.000 km² de terres au Maroc, soit environ 2,7% des terres cultivables du pays.
Dans le nord du Maroc, dans la région de Ketama et Chefchaouen (province de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma), la production de cannabis fait vivre entre 90 000 et 140 000 personnes, de la culture à la revente.