Certains observateurs voient en cette décision de réouverture des frontières une étape très importante pour les voyageurs qui souhaitent découvrir ce pays du Maghreb.
C’est le cas pour l’agence de Saïd Massoudi, implantée à Marrakech, la capitale touristique du Maroc : « D’habitude, on accueille les touristes étrangers qui arrivent à Marrakech. On leur organise des excursions partout dans le pays. Mais cela fait deux mois que l’aéroport est fermé. On a fermé l’agence parce qu’on n’a plus les moyens de payer le loyer. »
Depuis l’apparition de la pandémie à coronavirus, tous les secteurs d’activité sont affectés et ceci entraîne de lourdes conséquences. Dans le secteur touristique marocain, la fédération nationale de l’industrie hôtelière estime entre 20% et 30% les emplois déjà détruits.
Malgré l’annonce de la ministre du Tourisme de nouvelles aides mensuelles à hauteur de 2 000 dirhams soit 190 euros aux professionnels, Saïd Massoudi craint que beaucoup n’en bénéficient pas : « Moi, j’ai dû contracter des crédits pour pouvoir m’en sortir. Si l’aéroport rouvre, il y aura à nouveau du travail et je pourrai les rembourser. Tout le monde n’a pas reçu de soutien du gouvernement. Beaucoup de gens travaillent sans être déclarés. Pour eux, il faut que l’industrie reparte. C’est le plus important ! »
L’annonce de la réouverture des frontières marocaines trouve un écho favorable dans les instances représentatives du secteur qui cependant en appellent l’État à soutenir massivement les professionnels, notamment les agences, désormais étranglées par les dettes afin qu’elles puissent se consacrer à la reprise.
Reste donc attendue la réponse du gouvernement face au cri de détresse de ce secteur visiblement en difficulté.
En rappel, les professionnels de l’industrie du tourisme au Maroc ont manifesté mercredi pour dénoncer la fermeture des frontières, en vigueur depuis deux mois pour juguler la propagation du variant Omicron mais qui plombe ce secteur vital de l’économie.
Rassemblés devant le siège du ministère du Tourisme à Rabat à l’appel de l’Association nationale des agences de voyages (ANAV), près de 200 voyagistes ont appelé à la réouverture des frontières, fermées depuis le 29 novembre.
« La fermeture nous assène un coup très dur puisque nous sommes maintenant à l’arrêt alors que nos charges sont toujours fixes », a déploré Mimoun Azzouzi, propriétaire d’une agence de voyage à Témara, près de la capitale.
« Nous avons été obligés de fermer à cause de la pandémie et malgré ça, nous avons maintenu les salaires de nos travailleurs », a-t-il expliqué à l’AFP.
La fermeture de l’espace aérien soulève des mécontentements de la majorité de la diaspora marocaine, puisque que des compagnies de jets privés opèrent à des prix exorbitants. Selon des sites d’information et des témoignages sur les réseaux sociaux, ces compagnies exigent plus de 10.000 euros par passager pour un aller simple vers le Maroc.
Si le pic des contaminations au variant Omicron du Covid-19 semble avoir été atteint pendant la semaine du 17 au 23 janvier, selon le ministère de la Santé, les autorités s’inquiètent d’une hausse des décès et des cas en réanimation.