Selon plusieurs sources d’information, c’est vers 17h20 (heure locale) que les membres du gouvernement ont été libérés après l’entrée des militaires dans le palais du gouvernement.
Devant la presse le président Embalo, entouré du Premier ministre, du vice-Premier ministre et du ministre de la Justice, a remercié les forces de défense et de sécurité du pays d’avoir empêché le coup d’État qui constitue une « atteinte à la démocratie ».
La capitale bissau-guinéenne a passé plusieurs heures ce mardi soir dans la confusion totale.
« J’étais en plein conseil des ministres avec tous les membres du gouvernement, y compris le Premier ministre, quand on a été attaqué par de l’armement très lourd. (…) Je peux vous assurer qu’aucun camp n’est lié à cette tentative de coup d’Etat, c’est une chose isolée. Mais c’est lié aux gens qu’on a combattu. La corruption et le narcotrafic. C’est lié à ça. Ce n’est pas qu’une tentative de coup d’Etat mais pour tuer le président de la République et tout le cabinet », a déclaré le président lors de cette adresse, avant d’ajouter que cela a été « un acte préparé et organisé ».
Le numéro 1 Bissau guinéen n’a cependant pas désigné clairement les auteurs du coup de force qui selon lui auraient pu lui parler avant ces événements sanglants ayant fait plusieurs blessés graves et des morts.
Cette tentative de coup d’Etat est selon le gouvernement bissau-guinéen la conséquence des
« décisions prises, notamment la lutte contre le narcotrafic et la corruption ».
Les troubles ont démarré en début d’après-midi suite aux tirs de bazooka et de mitraillette. Des militaires venaient alors d’encercler le palais du gouvernement qui servait de cadre à un Conseil des ministres extraordinaire. La cible était bien vissée puisque ce conseil réunissait le président de la République, Umaro Sissoco Embalo, le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam et le reste du gouvernement.
Sérénité perdue suite à ces tirs, le travail a été arrêté et la séance interrompue. Des militaires déterminés à achever leur mission, ont tenté d’investir les lieux mais ont fait face à des hommes chargés de la défense du président et du Premier ministre. Les échanges de tirs avec ces derniers font plusieurs morts et des blessés sans que les assaillants parviennent à prendre le contrôle du bâtiment.
Après plusieurs heures d’incertitudes, des militaires loyalistes investissent la place et libèrent les occupants mais le bilan est pour le moins important. Au regard de ce qui est disponible dans les réseaux sociaux. Sur des photos et des vidéos, on voit plusieurs corps sans vie et des personnes en tenue civile qui pourraient avoir été arrêtées au palais du gouvernement, sans savoir exactement de qui il s’agit.
Plusieurs témoignages signalent la fuite des civils de cette zone de la ville dès le début des échanges de tirs tout comme la fermeture des écoles et des magasins.
Des cordons armés ont été déployés autour de certains bâtiments officiels. Dans le reste de la capitale, c’était le calme qui régnait alors que chacun rentrait chez soi et tentait d’avoir davantage d’informations.
Après les tirs de feu et avant l’annonce de l’échec du coup, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest Cédéao a réagi dans communiqué indiquant qu’elle
« condamne cette tentative de coup d’État et tient les militaires responsables de l’intégrité physique du président Umaro Sissoco Embalo et des membres de son gouvernement ».
Cette situation de courte instabilité a été suivie par le président ghanéen Nana Akufo-Addo, également le président en exercice de la Cédéao. Selon des informations, ce dernier aurait appelé au téléphone un de ses conseillers ainsi que certains de ses pairs de la sous-région pour évoquer la situation.
Les uns et les autres n’ont pas manqué d’apporter leur soutien au président bissau-guinéen lequel a été tantôt philosophe, déterminé ou encore drôle. Des conseils lui ont été prodigué pour un retour durable au calme.
Cette tentative de coup d’Etat est sans doute un autre sujet de préoccupation pour Cédéao. L’institution sous-régionale s’apprête à parler ce jeudi 3 février à Accra du Burkina Faso, du Mali, de la Guinée.