Cette occasion est un bon prétexte pour plusieurs quartiers méconnaissables à cause de la rénovation qui a fait son travail. Dans les rues du quartier de Nyamirambo par exemple, tous les commerces ont des devantures flambant neuves, comme la petite épicerie d’Ashura Mukarwego. « J’ai rénové mon magasin. Avant, je n’avais pas de carrelage, j’en ai mis pour que ce soit plus élégant », explique le commerçant qui dit avoir investi près de 2 000 euros dans ces travaux de rénovations. « J’ai eu beaucoup de mal à rassembler cet argent, mais j’ai espoir de rentabiliser mon investissement ».
Ce résultat admirable et formidable est en partie l’œuvre des autorités locales. Selon plusieurs témoignages ces dernières ont incité la population à faire des travaux question de rendre belles les rues de plusieurs quartiers. La mairie, quant à elle, a supervisé l’aménagement de 50 km de nouvelles routes et la construction de nouveaux abris-bus. « Tout le monde est prêt, tout a été remis à neuf. Tout est propre », assure Dieudonné, cuisinier dans un salon de thé. « J’adorerais recevoir un invité du Commonwealth et de cuisiner pour lui. Ce serait un grand honneur ».
L’on assiste à la multiplication des enseignes pouvant guider les pas des étrangers et autres panneaux publicitaires. Ceux-ci ont été érigés devant les toits de tôles d’un quartier pauvre. Les habitants confirment avoir reçu des instructions sur la manière de se comporter pendant le sommet. L’un d’entre eux explique d’ailleurs que « Nous ne devons pas faire de désordre, pas faire trop de bruit. Et puis, il faut que nous soyons élégants et propres ».
Plusieurs informations laissent croire que Human Rights Watch accuse régulièrement les autorités rwandaises d’arrêter et de détenir illégalement des personnes considérées comme « indésirables » comme des vendeurs ambulants, des enfants des rues ou sans-abris. Selon l’ONG, ces pratiques augmentent à l’approche de grandes conférences internationales à Kigali la capitale.
Cela peut se comprendre car pour certains Rwandais, le pays ne voudrait pas afficher et laisser une mauvaise image pendant de tels évènements, image que plusieurs détracteurs pourraient utiliser après pour chercher, pourquoi pas, à déstabiliser le pays.
Plusieurs personnes se plaignent que ces arrestations et détentions n’arrivent que pendant ou à l’approche de telles occasions mais les autorités laissent croire qu’ils opèrent déjà des mécanismes pour trouver, à long terme, des endroits appropriés pour ces catégories de personne, ce qui serait une bonne chose.
Le Commonwealth est une organisation intergouvernementale créée en 1949, qui regroupe cinquante-trois pays membres. Ces derniers n’ont aucune obligation les uns envers les autres, mais ils adhèrent tous à la charte du Commonwealth, qui énonce une série de « valeurs fondatrices » telles que la démocratie, les droits humains, la non-discrimination, la liberté d’expression, la séparation des pouvoirs, etc. La charte reconnaît noir sur blanc les spécificités des « petits États » et des « États vulnérables », qu’il convient d’aider, d’assister dans leur développement et de soutenir en cas de danger.