Le paiement concerne 204 créanciers dont la facture varie entre zéro et 10 millions de francs CFA. Un échantillon dont la somme globale à payer est estimée à un milliard de francs CFA.
« Chaque créancier nous apporte les documents qui sont exigés pour le paiement. L’administration s’occupe de la préparation du document constitutif du virement. Les virements iront au Trésor qui à son tour les transmettra à la Banque centrale qui se chargera du dispatching dans chaque compte communiqué à la CCA et dans l’ordre du virement », précise Théodore Ikemo, directeur général de la Caisse congolaise d’amortissement (CCA), expliquant la procédure de paiement.
Selon des sources concordantes, la dette intérieure commerciale et sociale auditée et validée entre 2014 et 2019 s’élève à environ 500 milliards de francs CFA. Chaque opérateur économique doit être en règle avec les impôts et la sécurité sociale, condition à remplir pour Au nombre de conditions exigées pour se faire payer.
Chargé de la promotion du secteur privé au niveau du Copeco, le Collectif des opérateurs économiques du Congo Blaise Célestin Mandzimba espère que l’opération enclenchée s’achèvera par le paiement de gros montants en vue d’une relance effective de l’économie nationale. Selon son propre analyse, « Celui qui paie ses dettes s’enrichit. Comme l’État est en train de payer ses dettes, il s’enrichit. C’est la même chose pour les opérateurs. Aucun pays ne peut se développer rien qu’avec le travail de l’État, sans associer le secteur privé. C’est le secteur privé qui amène le développement et la richesse d’un pays, c’est le moteur de l’économie. Comme l’opération va prendre au moins deux mois [jusqu’à fin septembre], quand on aura payé tous ces opérateurs, vous allez voir que le pays va vivre et l’argent va circuler ».
Pour sa part, Ange Ilitch Nzoloufoua est dans la prestation des services et le bâtiment, mais, il n’est pas sur la liste des opérateurs économiques attendus au guichet. Il conseille cependant à ceux qui seront servis, une utilisation rationnelle de l’argent. « Les autorités publiques ont souvent décrié ce fait : les entrepreneurs qui travaillent avec l’État, s’investissent dans les efforts intellectuels, physiques et financiers, mais qui à la fin n’investissent pas du tout. Ils investissent dans leur luxe : les voitures de luxe, les voyages et les habits. Et, à la fin, quand on pose la question à un entrepreneur, tu es dans quel secteur concrètement, il balbutie. Il n’a pas un secteur concret dans lequel il s’est investi. Donc, c’est une forme d’interpellation à mes frères entrepreneurs de prendre conscience, de se spécialiser et d’investir dans les secteurs concrets », lance M. Nzouloufoua.
Le règlement des arriérés des créances des entrepreneurs est l’une des exigences du Fonds monétaire international (FMI) avec qui le Congo a conclu cette année un accord de trois ans au titre de la Facilité élargi de crédit.
Grâce aux cours du pétrole qui remontent et fournissent à l’État d’importantes recettes budgétaires, les autorités congolaises pourront changer leur « mauvaise » réputation auprès des entreprises locales, car selon ces entreprises, elles ne payent pas ce qu’elle leur doit, et quand bien même c’est le cas, cela se fait avec d’énormes retards.