Avec l’arrivée de ces douze guépards le parc de Kun comptera désormais 24 félins avec huit autres de leurs congénères, originaires, eux, de Namibie, et déjà arrivés en septembre dernier.
L’Afrique du Sud est l’un des rares pays où la population de cette espèce classée comme vulnérable est en croissance. Pour le pays arc-en-ciel, c’est une solution pour réguler sa population de guépards, trop nombreux à certains endroits du pays.
Les guépards avaient été placés en quarantaine ces derniers mois dans une réserve vétérinaire de la toute petite ville de Rooiberg, au nord du pays.
C’est là qu’ils se préparent pour leur long voyage vers l’Inde bien après leur anesthésie par le docteur Andy Fraser : « On vient juste d’envoyer une fléchette sur cette femelle… elle devrait être endormie d’ici 10 minutes ».
Quelques contrôles sanitaires sont au programme, sous la supervision d’Adrian Tordiffe, professeur de l’Université de Pretoria à la tête d’une équipe vétérinaire : « Sa température est de 38,6° c’est une constante normale, on peut dire qu’elle se porte bien ».
Avec cette surpopulation des félins, les experts sud-africains déplacent déjà les guépards de réserve en réserve, pour éviter le pire et favoriser le brassage de leurs gènes.
Ce partenariat avec l’Inde est donc gagnant-gagnant selon Adrian Tordiffe : « Nous n’avons pas de nouvelles réserves qui pourraient accueillir ces nouveaux guépards. Et donc, si cela continuait, on se retrouverait à devoir mettre certains d’entre eux sous contraceptifs, dans les réserves, pour contrôler leur nombre. Et pour moi, ce serait tragique, étant donné que leur population mondiale est en déclin ».
Cependant, cette opération n’est pas du tout appréciée par plusieurs autres spécialistes qui critiquent le coût et la vanité de l’initiative.
En revanche, Vincent van der Merwe, en charge du projet pense que c’est en faisant qu’on apprend : « Il y a beaucoup d’inconnues et c’est une opération risquée, mais on va faire au mieux et, avec le temps, on pourra apprendre et améliorer notre stratégie, pour que ce soit une victoire au bout du compte ».
L’accord signé par les deux pays stipule que l’Afrique du Sud devrait transférer douze animaux par an, sur les huit à dix prochaines années, soit en tout une centaine.
Si l’on ignore bien souvent que le félin solitaire fait désormais partie des espèces menacées, sa situation se révèle pourtant tout à fait préoccupante, conséquence à la fois de l’accroissement démographique et d’un commerce illégal dans certains pays où posséder un guépard domestique est devenu une véritable tendance.