Maintenant en fonction, le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a redessiné l’équipe ministérielle à environ neuf mois de la prochaine élection présidentielle.
À ce titre, on note parmi les nouveaux élus du gouvernement, Jean-Pierre Bemba, ministre de la défense. Ancien vice-président (2003-2006) et ex-chef de guerre, Jean-Pierre Bemba avait été condamné à 18 ans de prison par la Cour Pénale Internationale (CPI) pour des crimes commis en République centrafricaine avant d’être acquitté dans un processus d’appel en 2018, et ceci au terme de dix ans d’emprisonnement.
Il est donc élevé vice-premier ministre et ministre en charge de la Défense, alors que la RDC est aux prises avec des violences armées depuis près de 30 ans dans sa partie orientale. Cette partie du pays connaît un pic de tension avec son voisin le Rwanda, accusé de soutenir et d’encourager la rébellion du groupe terroriste M23, qui occupe depuis l’année dernière de larges pans de la province du Nord-Kivu.
On note également le grand retour de Vital Kamerhe, ex- directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi. Il avait été condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d’être acquitté en appel en 2022. Il est donc nommé ministre en charge de l’économie et au rang lui aussi de vice-premier ministre, car en RDC, il y a cinq postes de vice-premier ministre.
Ce remaniement était présenté comme inéluctable depuis prés de trois mois, suite à la démission en fin décembre, de trois ministres membres du parti de l’homme d’affaires Moïse Katumbi, candidat à la prochaine présidentielle. Ils avaient quitté le gouvernement en solidarité avec leur mouvement politique en rupture d’avec la coalition au pouvoir.
Soulignons que la prochaine présidentielle est prévue le 20 décembre 2023. Le président Félix Tshisekedi, en fonction depuis janvier 2019, a annoncé depuis des mois son désire de briguer un autre mandat.
Son premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde n’est en fonction que depuis février 2021. Rappelons que le président Tshisekedi l’avait nommé pour asseoir sa majorité après avoir mis fin à la coalition qu’il formait au sommet de l’État avec son illustre prédécesseur Joseph Kabila.