Entre avril et juillet 1994, plus de 800 000 personnes selon l’ONU, essentiellement des membres de la minorité tutsi, ont été massacrées dans des conditions abominables, un génocide orchestré par le pouvoir de la majorité.
Le monument de la commémoration a été érigé au centre de Paris en face du tout premier monument retraçant l’histoire du tout premier génocide, le génocide arménien. Cette cérémonie avait pour but d’établir les responsabilités des différents acteurs de cet événement : le gouvernement rwandais de l’époque, l’ONU, et la France dont les rôles et les apports avaient été critiqués dans ces meurtres qui continuent de faire couler des larmes.
« Après un génocide, tu te retrouves dans un vide affectif pas possible, tu ne peux pas vraiment faire le deuil de tes proches. Et la façon dont ils ont été tués te reste dans la tête », a décrit Esther Mujawayo, 65 ans.
Aimable Kubana, enfant au moment des massacres, se souvient lui « des milices qui reniflaient l’odeur du sang des Tutsi dans la rue », « des balles qui pleuvaient comme si c’étaient des abeilles ». « Nos cicatrices restent ouvertes mais on se reconstruit », a-t-il cependant ajouté.
L’inspiration du génocide trouve sa source principale dans le retournement politique de 1959 qu’on a appelé « la révolution sociale » et qui a débouché sur la fuite de plusieurs dizaines de milliers de Tutsi, la création de la première République et l’indépendance du Rwanda.
Il faut démontrer que les auteurs des actes en question ont eu l’intention de détruire physiquement un groupe national, ethnique, racial ou religieux. La destruction culturelle ne suffit pas, pas plus que la simple intention de disperser un groupe. Ce génocide s’inscrit historiquement dans un projet génocidaire latent depuis plusieurs décennies, à travers plusieurs phases.