C’est désormais presqu’officiel, le Prince Misuzulu, 47 ans, va pouvoir régner sur 11 millions de Zoulous et jouir de la fortune de son père, estimée à 18 millions d’euros, mais surtout de l’immense patrimoine foncier des monarques zoulous : quelques 3 millions d’hectares de bonnes terres, une fortune à laquelle s’ajoutent des palais, une flotte de voiture et aussi une rente annuelle, payée par le contribuable sud-africain, d’environ 5 millions et demi d’euros.
La reconnaissance par le président Ramaphosa intervient deux semaines après une victoire judiciaire. La cour de justice de Pietermaritzburg avait rejeté les demandes d’une partie de la famille qui voulait suspendre le couronnement.
Le juge sud-africain Isaac Madondo a déclaré que la requête de la reine Sibongile était prématurée et a rejeté la demande des princesses Ntombizosuthu et Ntandoyenkosi, visant à empêcher le couronnement du prince Misuzulu en tant que prochain roi zoulou.
« Personne d’autre ne revendique le trône… Il est le successeur incontesté du trône »
a déclaré le juge, qui a cependant suspendu l’exécution du testament contesté de son père Goodwill Zwelithini.
La confirmation a été faite par le président Cyril Ramaphosa qui, avant de prendre la décision, a d’abord consulté sa ministre des Affaires traditionnelles et le Premier ministre de la province du KwaZulu-Natal.
Si le titre de roi n’implique aucun pouvoir exécutif, il confère une influence morale sur les Zoulous, évalués à environ 1/5 de la population sud-africaine. Après un demi-siècle de règne, Goodwill Zwelithini est mort le 12 mars à 72 ans, des suites de complications liées à un diabète après 50 ans de règne, laissant derrière lui six épouses et au moins 28 enfants.
Le prince Misuzulu était soutenu par le parti zoulou de l’Inkhata (IFP) qui rappelle que
« la monarchie unit la nation zouloue, assure la stabilité et protège l’héritage du royaume ».
L’héritage, ce sont surtout des terres, 30% de la province est gérée par une société royale qui prélève une taxe. Voilà quelle sera l’une des responsabilités du futur souverain après son couronnement, dont la date n’a pas encore été arrêtée.
Les Zoulous sont un peuple bantou d’Afrique australe, en partie sédentarisé, qui se trouve principalement en Afrique du Sud. Sur le plan politique, les Zoulous sont, depuis 1980, profondément divisés entre partisans du Congrès national africain (ANC), fondé en 1912 et ceux du Parti Inkatha de la liberté (IFP), fondé en 1975. Leur présence en Afrique du Sud remonte au XIVe siècle. Tout comme le Xhosa qui se sont installés en Afrique du Sud au cours des vagues migratoires bantoues antérieures.
