Ce mouvement d’humeur est à l’origine de la réunion récemment tenue entre le ministre du Transport, Mohamed Abdeljalil et les professionnels des transports.
« Face à cette conjoncture exceptionnelle, le gouvernement a choisi d’intervenir pour soutenir les professionnels du secteur afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens »,
a annoncé Mohamed Abdeljalil à l’issue de la rencontre.
Toutefois, l’application de cette annonce ne sera pas immédiate. Il faut encore attendre les modalités et les montants de l’aide qui devraient être fixés « dans un délai de deux semaines », a précisé l’agence de presse MAP.
Parmi les personnalités présentes à cette réunion d’urgence, on peut citer le ministre chargé du Budget, Fouzi Lekjaa. Ce dernier a laissé entendre que
« le gouvernement va intervenir pour (…) faire en sorte que la chaîne d’approvisionnement des citoyens se maintienne dans de bonnes conditions ».
Tous les transporteurs, que ce soit ceux des marchandises, des voyageurs, des taxis, entre autres, devraient bénéficier de de cet appui gouvernemental.
En rappel, plusieurs syndicats du transport routier ont observé une grève de cinq jours la semaine dernière. Le but de ce mouvement était de revendiquer le plafonnement du tarif des carburants et des marges des distributeurs d’hydrocarbures.
« Nous appelons le gouvernement à plafonner le prix des carburants et les marges des distributeurs car la situation devient de plus en plus critique »,
avait alors déclaré Mounir Benazouz, secrétaire général du Syndicat national des professionnels du transport routier, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), une des grandes centrales syndicales du Maroc.
Notons que cette escalade des prix ne touche pas que les carburants mais aussi des denrées de base, ce qui a provoqué des manifestations contre la cherté de la vie – pour l’instant éparses – à travers le pays.
Invité dans une émission radio, dimanche, le ministre du Budget a fait savoir que le gouvernement devrait mobiliser plus de 15 milliards de dirhams (1,4 milliard d’euros) supplémentaires en 2022 afin de préserver le pouvoir d’achat et lutter contre la hausse du gaz butane, du blé, de la farine et des tarifs des transports. Il n’a pas précisé comment.
Cette montée du mécontentement social paralyse le pays. Ainsi, principal responsable de cette situation selon certains, le gouvernement se retrouve sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines pour son inaction.
Voilà une autre source d’inquiétude après deux années de pandémie. Pire encore, le royaume chérifien est frappé par une sécheresse « historique » alors que son économie est très tributaire du secteur agricole et agro-alimentaire, premier contributeur au PIB, à hauteur de 14%.