Âgé de 56 ans, Diébédo Francis Kéré travaille aujourd’hui dans le monde entier. Malgré le fait que son agence soit installée à Berlin, cet architecte n’a jamais oublié d’où il vient, le continent africain, et surtout son pays natal, le Burkina Faso.
Ses œuvres sont bien visibles partout dans le continent africain, au Mali, au Togo, au Bénin, au Kenya, au Soudan, au Mozambique entre autres. Né à Gando, dans le Centre-Est du Burkina Faso, Francis Diébédo Kéré a fait beaucoup de chemin depuis l’époque où il apprenait la charpenterie, aux côtés de jésuites français. Dès 17 ans, il obtient une bourse qui lui permet d’étudier en Allemagne où il se formera à l’architecture.
Il va ainsi s’en inspirer des techniques préindustrielles qu’il espère adapter au contexte africain. C’est d’ailleurs de cette ambition qu’est sorti des terres son premier bâtiment réalisé en 2001 dans son village natal, Gando. C’est une école, construite avec l’aide des populations. Il « construit des institutions scolaires, des établissements de santé, des logements professionnels, des bâtiments civiques et des espaces publics, souvent dans des pays où les ressources sont fragiles et où la fraternité est vitale », explique le jury Pritzker dans un communiqué.
Le coup de fil reçu, lui annonçant sa réussite a suscité en lui beaucoup d’émotions. « Quand j’ai reçu le coup de fil m’annonçant que je suis lauréat, je ne l’ai pas cru » a indiqué Diébédo Francis Kéré avant d’ajouter qu’« il y a un sens de gratitude mais aussi un sens de grande responsabilité. Mais quelle joie, quel honneur de recevoir ce coup de fil »
Dans son quotidien, le Burkinabè utilise des matériaux locaux notamment de la terre, du granit, du bois et c’est ce qui lui vaut aujourd’hui d’être qualifié de pionnier de l’architecture durable.
Toutefois, Diébédo Francis Kéré, déjà connu comme bâtisseur, explique qu’il s’agit surtout d’une méthode Coué, celle qui consiste à utiliser ce qui est sur place et qui est avant tout une nécessité.
L’architecte se projette déjà dans la construction de l’immeuble siège de l’Assemblée béninoise à Porto Novo, inspirée de l’arbre à palabres. Diébédo Francis Kéré a aussi dessiné la future Assemblée burkinabè, dont la construction est en suspens en raison des récents soubresauts politiques du pays.
Grace à ces dignes fils, l’Afrique prouve qu’elle n’est plus ce continent vedette dans le négatif comme le pensent les autres. Et cette réussite de Diébédo Francis Kéré n’est que l’ombre des choses à venir.