Depuis le dernier remaniement ministériel d’avril dernier, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un ministère de la Promotion de la Bonne gouvernance et de la Lutte contre la Corruption.
À sa tête, Epiphane Ballo Zoro, ancien magistrat, resté relativement discret depuis. Ce mardi 14 septembre, il a révélé avoir lancé plusieurs opérations anticorruptions, baptisées « coups de poings », dans différents services publics. Ce 14 septembre, il a dévoilé la liste des services publics qui ont été épinglés.
Selon le ministre, la Société ivoirienne de contrôles techniques automobiles et industriels (Sicta) figure au nombre de ces services publics.
Selon le membre du gouvernement ivoirien, il a été « recueilli des preuves montrant des individus, non-agents de la Sicta, appelés « facilitateurs », recevant des pots de vin des mains d’usagers afin d’éviter les files d’attente à ceux-ci ; d’éluder les pénalités de retard et de leur assurer un passage avec succès lors du contrôle technique ».
Ces opérations « coups de poings » ont été lancées il y a plusieurs mois en toute discrétion. Et le collimateur a été placé sur plusieurs services ou administrations.
Premier visé : la Sicta, chargée de faire passer le contrôle technique obligatoire aux voitures, ou les pots-de-vin, notamment pour fermer les yeux sur l’état de certains véhicules.
Tous les secteurs ou presque tous sont concernés par la corruption au pays d’Alassane Ouattara y compris la justice. D’ailleurs ce secteur fait déjà l’objet de soupçons de paiement de dessous-de-table aux démarcheurs pour accélérer le traitement des dossiers.
Le secteur de la construction, est lui aussi entré dans la danse. À en croire le conférencier, ce dernier est gangréné par la corruption où il existe des soupçons de paiements de pots-de-vin afin d’acquérir le permis de construire ou modifier la propriété de l’Arrêté de concession définitive, non sans oublier de faire savoir que les résultats des investigations ont été transmis aux autorités compétentes.
En ce qui concerne les Forces de défense et de sécurité, le ministre a précisé que le commissaire du gouvernement, Ange Kessy Kouamé, a été saisi. Avant de déclarer qu’il animera, le vendredi 17 septembre, une conférence de presse conjointe avec ce dernier.
Épiphane Zoro Bi Ballo a révélé que pour les fonctionnaires et agents de l’État civil, les dossiers sont transmis au procureur de la République, autorité compétente à cette fin, pour engager les poursuites pénales.
Le ministre a précisé que ce travail effectué par son ministère repose sur une démarche qui comprend la phase de préparation des opérations, celle de mise en œuvre des opérations. La dernière, à l’en croire, a visé à ériger un dispositif anti-corruption dans les structures concernées.