L’acte de la nouvelle ambassadrice américaine à l’ONU qui intervient deux jours après avoir été confirmée par le Sénat américain se déroule devant le secrétaire général Antonio Guterres. Linda Thomas-Greenfield a été tour à tour en poste au Nigeria, coordinatrice humanitaire au Rwanda, ambassadrice au Liberia et secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines sous l’administration Obama de 2013 à 2017. L’on peut ainsi comprendre les ambitions de Joe Biden qui fait le choix de la spécialiste – 90% de l’agenda du Conseil de sécurité de dossiers africains.
L’Afrique peut donc se réjouir de cette situation qui laisse déjà sous entendre l’attention que les États-Unis porteront au continent durant le magistère de leur 46e président. Cette assurance a d’ailleurs été donnée par Linda Thomas-Greenfield lors de son audition de confirmation devant un comité au Sénat le 28 janvier, audition au cours de laquelle elle a laissé entendre que l’un de ses objectifs sera d’accroître l’influence diplomatique américaine en Afrique.
Il est à noter que la nomination de Linda Thomas-Greenfield comme ambassadrice américaine à l’ONU va radicalement tout changer en terme de relations internationales. Car son expérience et celle de ses deux prédécesseurs en poste sous l’administration Trump sont aux antipodes . Nikki Haley et Kelly Craft n’avaient que très peu d’expérience en diplomatie contre les 35 ans de carrière de Linda Thomas-Greenfield à ce poste.
Ce qui justifie l’avance prise par cette dernière lors de la sélection des membres de l’administration de Joe Biden: Linda Thomas-Greenfield cumule pour elle seule, compétences, diversité et incarnation d’un certain idéal américain. « Lorsque j’ai commencé en diplomatie, femme noire de Louisiane, j’étais une outsider. Et on m’avait prévenu que ce serait plus difficile pour quelqu’un comme moi de réussir », a-t-elle déclaré à la presse mercredi 24 février en se rappelant ses années de service. « J’ai été témoin des horreurs du génocide et vu le pouvoir victorieux de la démocratie. J’ai aidé à acheminer nos valeurs autour du monde».
Sa nomination annonce des lendemains meilleurs dans la coopération entre les Etats Unis d’Amérique et le monde extérieur. Lors la première bataille de Linda Thomas-Greenfield est le retour des États-Unis dans certaines institutions onusiennes quittées sous l’administration Trump notamment l’OMS et le Conseil des droits de l’homme, annonce faite lors de son audition par le Sénat.
Washington, principal contributeur aux budgets de l’ONU devrait aussi payer ses arriérés qui s’élevaient à 3 milliards d’euros en 2019 car pour Linda Thomas-Greenfield, accumuler des dettes alors que d’autres grandes puissances paient leurs contributions en totalité, c’est perdre du pouvoir d’influence à New York. Et ne serait ce que pour ces ambitions, les diplomates ont applaudi son arrivée.
»l’Afrique dans le dossier LTG »
Le continent africain est également inscrit dans le plan d’action de « LTG », comme on la surnomme dans les couloirs de Washington. Pour cette diplomate chevronnée les pays africains restent très endettés auprès de la Chine et les populations locales ont du mal à s’en sortir face à des ouvriers chinois qui ne s’intègrent pas et, surtout, les infrastructures construites sont de mauvaise qualité. Elle compte inverser la tendance. Reste que cette volonté, à coup sûr bien appréciée par les africains, soit manifeste sur les actes.