Cet opéra est engagé sur les conséquences du changement climatique et dans l’urgence de préserver les ressources naturelles de la Grande Île. C’est une île touchée, ces dernières semaines, par une série de feux dans ses aires protégées et parcs nationaux.
Rajery, entouré d’artistes comme Mily Clément, le groupe de jeunes chanteurs Zaza Kanto, Bakasialy ou encore Tahina Carine, a rassemblé des spectateurs de tous horizons. L’opéra rassemble des amateurs avertis, simples passants et promeneurs.
Dans ses bras, Nala, femme au foyer, serre son petit-fils. « Ils nous disent d’arrêter de brûler la forêt, parce que sinon nos enfants n’auront plus d’héritage sur Terre, dit-elle. Moi, je veux que mon petit-fils, là, puisse voir nos forêts et les animaux qui les peuplent. Il y a des gens qui pensent que les cultures ne poussent pas sans faire de brûlis même si c’est faux et chaque année, c’est de pire en pire. Je trouve que Rajery, le chanteur qui joue de la valiha, est bien placé pour en parler. Les responsables ici ne font que rejeter la faute entre eux ».
Cette Grande Île n’échappe pas aux phénomènes climatiques. Des cyclones de plus en plus intenses pendant la période des pluies, des milliers d’hectares de forêts et de savanes réduits en cendres en cette saison sèche. selon Sandy, 18 ans, et Nambinina, 25 ans, les histoires racontées par les artistes font d’autant plus écho chez les Tananariviens que la capitale suffoque régulièrement sous des nuages de fumée venant des feux de brousse.
« Ces fumées provoquent beaucoup de maladies à Antananarivo. On se détruit nous-mêmes », estime Sandy. « Même s’il y a beaucoup à changer, sensibiliser de cette façon, c’est très utile, renchérit Nambinina. Les artistes sont partout et peuvent toucher beaucoup plus de monde. Ça donne de l’espoir et de la motivation ».
Cet opéra est soutenu par l’Institut français de Madagascar. Depuis un an déjà, il a traversé plusieurs régions de l’île.