L’accord n’est que temporaire. Cependant, ce serait une façon d’apporter du repis aux habitants du mali. Vivant dans la région de Ségou au centre du pays, ceux-ci demeurent jusqu’ici sous le joug des combattants jihadistes depuis presque six mois.
la rencontre s’est tenue ce dimanche soir, dans une brousse proche de Niono. Autour de la table, une centaine de chasseurs dozos d’une part et une centaine de jihadistes de la katiba Macina, associé au groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, tous armés.
Par ailleurs, huit émissaires du haut conseil islamique malien ont conduit les négociations. Mandatés par des autorités maliènnes, ces émissaires ont d’après le Haut Conseil Islamique (HCI), permis d’aboutir à cet accord de cessez-le-feu.
La libre-circulation, désormais permise pour un mois. Chasseurs et jihadistes s’accordent sur le fait de laisser circuler les populations du cercle de Niono: Bambaras, peuls peuvent désormais vendre leur bétail et cultuver. Quant aux jihadistes, ils détiennent une dizaine de prisonniers qu’ils se sont engagés à libérer. Les chasseurs traditionnels laisseront à leur tour, les jihadistes prêcher dans les villages, tout en demandant quelques semaines: temps pour passer la consigne dans tout le cercle .
Les populations qui le souhaite pourront se servir des cadis afin de rendre la justice. Cependant, le port obligatoire du hijab et le prélèvement de la zakat n’y sont plus évoqués, comme attelé par les médiateurs du HCI. Vu les dégâts matériels et les pertes en vies humaines perpétrés dans les deux camps, ces combattants militent pour le pardon mutuel.
Farabougou, une affaire à part entière.
Étant donné que cette entente n’est valable que pour un mois, le cas de la localité de Farabougou reste une affaire à part. Devenu emblématique, ce village subit des blocages de la part des jihadistes, ce depuis octobre, malgré la venue des soldats maliens. Pour la Katiba Macina, le cessez-le-feu ne sera en vigueur que lorsque les militaires quitteront Farabougou d’ici un mois.
Cette demande doit ainsi être transmise aux autorités nationales de transition, par les médiateurs du HCI. « je n’y crois pas du tout », pose sans détour un élu local qui croit » inenvisageable », le dit départ de ces soldats maliens: «s’il s’en vont, les jihadistes vont attaquer tout de suite, ils vont raser Farabougou!», ajoute celui-ci, impliqué dans les tentatives de médiations intercommunautaires amorcées dans la zone depuis six mois. D’autres part, certains notables locaux font part de leurs doutes concernant la viabilité de ce cessez-le-feu: «nous ne savons pas si ça va marcher, abonde un imam de la zone, il y’a déjà eu beaucoup de trahisons. On espère que ça sera une réalité. ».
Dans la matinée de lundi, plusieurs sources ont rapporté qu’il y’a eu échanges de tirs à proximité de Dogofry, opposant jihadistes et une patrouille de l’armée malienne. De ce fait, les jours à venir seront cruciaux pour le pays, avec en esprit, un grand espoir que les choses changent.