L’Etat de Katsina dans le nord ouest du Nigeria a connu une semaine épisodique rythmée à la fois par l’effroi et l’apaisement. Dans la nuit du 11 au 12 décembre 2020, un pensionnat pour garçons à Kankara a été attaqué par plusieurs hommes à moto. Le bilan faisait état de centaines de lycéens enlevés. Le pays était sans nouvelles des « disparus » depuis trois jours. C’est alors que le 15 décembre, dans un message vocal, un homme qui s’est présenté comme Abubakar Shekau, chef de Boko Haram, a affirmé que ses « frères sont derrière l’enlèvement à Katsina ». Quant au nombre exact il demeure flou. Les autochtones de Katsina parlent de 500, les djihadistes 520, et les autorités locales parlent d’environ 400. Aussi plus de 30 d’entre ces lycéens kidnappés avaient réussi à s’échapper.
Les parents d’élèves qui mouraient déjà d’inquiétude à cause de l’enlèvement de leurs enfants, ont témoigné sombrer dans le désespoir lorsqu’ils ont appris que c’est le groupe djihadiste qui a commandité cet enlèvement de masse.
Plus de 300 élèves libérés après « négociations » entre le gouvernement et les assaillants
Sur son compte Twitter, le gouverneur de l’Etat de Katsina, Aminu Bello Masari, avait déclaré peu après le rapt, que des discussions étaient en cours avec les kidnappeurs des lycéens « pour assurer leur sécurité et leur retour dans leur famille ». Aussi, suite à une mobilisation de masse, plus de 300 élèves ont été relâchés par leurs ravisseurs dans le nord-ouest du Nigeria, ont indiqué le 18 décembre, les autorités locales de l’Etat de Katsina. » 344 d’entre eux sont entre les mains des forces de sécurité et vont être transférés à Katsina cette nuit », a déclaré le gouverneur Aminu Bello Masari. « Ils vont bénéficier de soins avant d’être rendus à leurs familles », a-t-il ajouté.
Peu de temps avant, un conseiller du président avait annoncé la libération des élèves, sans pour autant préciser leur nombre exact. Quasiment silencieux depuis la revendication de l’enlèvement par Boko haram, le président nigérian, Muhammadu Buhari s’est prononcé sur son compte Twitter. « C’est un énorme soulagement pour tout le pays et la communauté internationale ».
Toujours est-il que « personne ne peut donner le nombre exact », a commenté une source sécuritaire interrogée par l’AFP. Les lycéens libérés ont été regroupés dans la ville de Tsafe, dans l’Etat de Zamfara, et dans la localité voisine de Yankara, dans l’Etat de Katsina. « Nous aurons le chiffre précis quand ils seront arrivés et comptabilisés à Katsina (capitale de l’Etat du même nom) a ajouté la même source sécuritaire, sans toutefois apporter des précisions sur les circonstances de leur libération.
Le gouvernement a tout de même annoncé des mesures sécuritaires renforcées dans le nord du pays, notamment au niveau des écoles, qui sont pour la plupart fermées depuis mercredi à cause le la montée de l’insécurité.