Depuis juillet 2020, le directeur des archives algériennes, Abdelmadjid Chikhi, a été chargé par le président Abdelmadjid Tebboune de travailler sur la mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie. Ceci en collaboration avec l’historien français Benjamin Stora. Une « mission spéciale » dont l’issue finale pourrait être dévoilée en janvier 2021. Pour le moment, « l’Algérie réclame la totalité de ses archives, dont une grande partie se trouve en France, qui a toujours avancé de faux prétextes, comme par exemple la déclassification de nombre d’archives pourtant réunies depuis plusieurs décennies », a affirmé le directeur des archives algériennes, interviewé par l’APS.
Abdelmadjid Chikhi n’a pas manqué de fustiger la législation française sur les archives publiques, en soulignant le fait qu’elles sont « inaliénables et imprescriptibles ».
Plus de 100 ans d’archives
Encore peu explorée, la mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie est très pauvre. On y dénombre que de rares victoires pour l’Algérie, notamment le rapatriement en juillet dernier 2020, des corps de combattants indépendantistes exécutés sous la période coloniale allant de 1830 à 1962.
La France a restitué à l’Algérie une partie des archives de cette époque coloniale qu’elle conservait. Mais celle-ci retient un partie spécifique liée à un aspect de l’histoire coloniale qui selon Paris, relève de la souveraineté de l’Etat français.
Déménagées en France à la suite de l’indépendance en 1962, les archives de de la colonisation sont devenues quasiment inaccessibles par l’Algérie, dont elles sont pourtant le patrimoine. Récupérer ces trésors fait d’ailleurs partie des revendications des anciens combattants du pays.