Il envisage aussi se rendre dans l’Est de la RDC, province sujette à des tensions. Avant cet escale, Il a d’abord rencontré son homologue, Félix Tshisekedi, le jeudi 13 avril dans la capitale.
De ce fait, après un entretien à huis clos, les deux homologues, Félix Tshisekedi et Alain Berset, ont tenu une conférence de presse au palais de la Nation, à Kinshasa. Une grande partie de ce dialogue face aux médias, a été consacrée à la situation sécuritaire et humanitaire du pays.
« Le président Berset, à la veille de sa prise de fonction à la tête du Conseil de sécurité de l’ONU (le 1er mai prochain), est en RDC pour se rendre compte de la réalité, et ça nous touche. Cela signifie qu’il va prendre le problème à bras le corps », a déclaré Félix Tshisekedi, le président Congolais.
« Cette visite s’inscrit aussi dans le cadre des relations multilatérales dans un monde chahuté. La situation dans l’Est sera portée par son pays jusqu’au conseil de sécurité de l’ONU. Nous sommes très attaché à la souveraineté de la RDC », a déclaré pour sa part Alain Berset, le chef d’État Suisse.
Notons que pour Alain Berset, la résolution du problème devait venir de la région et des pays eux-mêmes, et que la Suisse pouvait accompagner, apporter un soutien, une visibilité, mais en aucun cas la solution.
Le président congolais a profité de l’occasion pour faire des annonces sur la crise dans l’Est, surtout concernant la suite de l’application de la feuille de route du plan de paix. Il a souligné par la suite que le retrait n’allait pas assez vite pour être « rassurant ».
Concernant la force est-africaine, le président a dit qu’elle n’avait pas vocation à rester et que son mandat devrait être renouvelé pour trois mois seulement. Selon lui, le temps que le M23 rejoigne son lieu de cantonnement vers Kitshanga, à la limite des territoires de Masisi et de Rutshuru ; ils seront alors sous la surveillance du contingent angolais, qui n’appartient pas à cette force de l’EAC. Les rebelles seront ensuite déplacés dans le Maniema à coté de Kindu où commencera le désarmement et leur réinsertion.
Le président Tshisekedi a été formel : « Il n’y aura pas de négociation politique avec le M23 ». Il balaie ainsi la présence de la rébellion aux prochaines discussions de Nairobi entre le gouvernement et les groupes armés, prévues en mai. Il a renchéri en disant : « Si ces gens sont Congolais, ils vont devoir accepter de regagner la vie civile « .
Au cours de cette visite de trois jours, Alain Berset doit se rendre aussi dans l’est de la RDC, dans le cadre du volet humanitaire de son voyage. Le président suisse a notamment rappelé que son pays avait engagé 25 millions de dollars dans des projets humanitaires en RDC l’année précédente.
Elle s’inscrit dans la thématique que la Suisse veut porter à la tête du Conseil de sécurité : la protection des populations civiles. Il va se rendra à Bukavu, mais surtout à Goma, pour visiter les camps de déplacés.
Rappelons que ce déplacement présidentiel est la première visite d’un chef de l’État, tous pays confondus, au Nord-Kivu, depuis que le M23 a pris sa première localité en juin 2022.
Comme on dit souvent, après 1 vient 2. Et après 2 vient 3. Vivement que la coopération internationale prenne définitivement les choses en main car l’unité et la paix de la RDC de manière spécifique et du continent africain de manière générale en dépend.