En effet, les deux hommes et homonyme poursuivent un bras de fer, autour de la conduite des élections, qui aboutiront à la nomination d’un nouveau chef d’État.
Le Premier ministre, chef du gouvernement a été victime d’accusation il y a quelques jours, d’avoir profité de l’appropriation d’un terrain appartenant à la marine. Une accusation faite par le commandant des garde-côtes, un proche du président. Cette accusation a été rejetée vigoureusement par plusieurs ministres et l’intéressé lui même, mis en cause.
Aussi, le communiqué de Villa Somalia évoque une tentative par le Premier ministre et le ministre de la Défense d’interférer dans l’enquête ouverte par l’armée sur ces allégations. Cependant, avec la suspension du Premier ministre, ce communiqué attèle que les autres membres du gouvernement « continueront à exercer leurs fonctions ». Ce qui a valu aussitôt riposte de ce dernier, accusant à son tour le chef de l’État de chercher à s’emparer du pouvoir.
Dans la même lancée et quelques minutes après le premier communiqué, le président a également « ordonné » la suspension du commandant de la marine somalienne, le général Abdihamid Mohamed Dirir.
D’autres part, la rupture entre les deux hommes politiques vient du sort réservé à l’enquête sur la disparition mystérieuse d’Ikran Tahlil Farah, une jeune agente du renseignement, en juin dernier. Pour rappel, le Premier ministre avait rejeté l’enquête interne des renseignements, accusant les jihadistes shebabs, et limogé son directeur.
Cette accusation survient alors que la famille de la victime lançait ouvertement des accusations sur la hiérarchie d’Ikran Tahlil Farah, qui aurait été protégée par la présidence. Ainsi, ce dossier sensible a été traité par les tribunaux civils, et non par une commission d’enquête comme l’avait ordonné le Premier ministre ou la justice militaire comme le souhaitait le président.
En plus, un autre conflit gronde entre les 2 hommes autour de l’élection présidentielle qui tarde à avoir lieu. Quant au mandat du président Farmajo, il a expiré en février dernier et jusqu’ici il n’y a pas toujours d’entente sur l’organisation d’élection. Sans oublier que ces deux politiciens s’accusent mutuellement de saboter le processus électoral.
Mauvais vent en Somalie, car avec cette nouvelle crise, la désignation d’un nouveau chef de l’État semble encore lointaine. Les retards persistants et les irrégularités de procédures qui minent la crédibilité du processus électoral, sont d’ailleurs inquiétant et préoccupent même déjà les partenaires internationaux, tel que les Etats Unis.