L‘enseignement supérieur au Tchad a débuté en 1971 avec la création de l’Université de N’Djamena. Depuis lors, il s’est diversifié et développé. Seulement, de milliers de diplômés sortent chaque année des institutions universitaires tchadiennes, mais leurs qualifications demeurent problématiques, car ne répondant toujours pas aux besoins du marché de l’emploi.
En dehors des secteurs comme la santé ou les bâtiments et travaux publics qui donnent un accès direct à l’embauche, la plupart des diplômés des universités tchadiennes sont de potentiels chômeurs.
Fort de ce constat, le Dr Tom Erdimi, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de l’Innovation estime que cela doit changer.
« Notre rêve commun est de faire en sorte que nos Universités grandissent afin d’en faire un vrai outil de développement, et non une fabrique de diplômes inopérants, incapables d’entreprendre, déclare-t-il. Si l’enseignement sert à transmettre des connaissances déjà élaborées, la recherche vise la découverte de solutions aux problèmes locaux et globaux ».
Depuis le 26 décembre 2022, les participants à ces échanges réfléchissent afin de proposer des pistes de modification des enseignements pour les adapter aux besoins de l’emploi.
Le président du Syndicat national des enseignants du supérieur, Guirayo Jérémie, suggère la création des pôles où peuvent être enseignés des métiers liés à l’économie des régions où sont implantées les universités. Juste à côté de lui, un autre universitaire s’inquiète aussi du manque d’enseignants qualifiés pour la dizaine d’universités que compte le Tchad.
C’est donc visiblement un autre défi à relever, ajouté à l’absence de la pertinence et la qualité des enseignements, l’insuffisance qualitative et quantitative du corps enseignant, constitué en majeure partie d’assistants, une recherche scientifique embryonnaire, des infrastructures pédagogiques insuffisantes, des ressources financières insuffisantes et affaiblies par le poids des oeuvres universitaires.
Ces difficultés auxquelles est aujourd’hui confronté l’enseignement supérieur au Tchad, sont susceptibles de compromettre son développement et le rôle qu’il est censé jouer dans la transformation socioéconomique du pays. Ces assises arrivent donc à point nommé en espérant que l’issue annonce des lendemains meilleurs.