« Je prends cette nomination non pas comme la reconnaissance de quelque chose que j’ai fait, mais comme quelque chose que nous avons fait en tant que mouvement de jeunes, explique la nouvelle ambassadrice, Oui, cette nomination ouvre les portes des salles de pouvoir, mais plus important encore, elle élargit les possibilités que j’ai de voyager pour rencontrer les enfants et les familles les plus touchés par la crise climatique et de raconter leur histoire dans des lieux qui comptent ».
Cette reconnaissance est loin d’être le fruit du hasard car le militantisme de Vanessa Nakate a pris corps il y a trois ans dans les rues de Kampala la capitale où elle dénonçait la vulnérabilité de l’Afrique, l’une des plus impactées par la crise climatique pourtant elle émet peu de gaz à effet de serre. Elle fait depuis partie du mouvement qu’on appelle la génération climat.
« Les conséquences du changement climatique sont désormais irréversibles. La capacité d’adaptation d’une communauté est limitée. Ce constat est on ne peut plus clair dans la Corne de l’Afrique. C’est également très clair au Pakistan, où un tiers du pays est submergé, ce qui a un impact sur des dizaines de millions de personnes. Et c’est très clair dans mon pays natal, l’Ouganda, qui subit actuellement des inondations dévastatrices. Ces pays n’ont pas créé le problème, mais ils en paient le prix. Les entreprises qui continuent à refuser de réduire leurs émissions font subir ce sort aux enfants de Somalie. La science nous a montré qu’il s’agissait d’une catastrophe auto-infligée. C’est ce que nous nous infligeons à nous-mêmes, à nos frères et sœurs du monde entier », a déclaré Vanessa Nakate à New York, le siège de l’UNICEF, le fonds des Nations unies pour l’enfance.
En 2020 la jeune femme a fait la Une des médias internationaux pour avoir dénoncé son éviction d’une photo aux côtés de celle qui a inspiré son engagement, Greta Thunberg.
Celle qui, depuis longtemps est une figure incontournable de la lutte climatique, a créé le mouvement Rise Up qui encourage les initiatives environnementales en Afrique.
« La plupart des enfants et des jeunes des endroits les plus touchés doivent être invités lors des grandes réunions. Nous devons être écoutés lorsque nous sommes là et ce que nous disons doit être pris au sérieux et faire l’objet d’une action. Nous sommes ceux qui ont l’expérience du vécu et les enfants et les jeunes sont ceux qui subiront les pires impacts du changement climatique à l’avenir », a encore souligné l’activiste.
Dans le cadre de sa mission déjà en cours, elle s’est rendue dans le comté du Turkana, dans le nord-ouest du Kenya, qui souffre d’une sécheresse sans précédent.
Sans doute elle avancera en gardant un œil sur son pays où un méga-projet pétrolier en plein cœur d’un parc naturel est critiqué pour son impact environnemental et social.