Le verdict est tombé ce jeudi 18 février à l’issue du procès en appel de Baradine Berdeï Targuio. 3 ans d’emprisonnement ferme, ainsi qu’une amende pour « atteinte à l’ordre constitutionnel ».
Le 24 janvier 2020 est resté un jour inoubliable pour le défenseur tchadien des droits de l’homme. Il avait été arrêté à son domicile. Ceci, parce qu’il avait rendu public sur les réseaux sociaux, un message évoquant l’état de santé du président Idriss Déby. Une publication faite en langue zagawa, via son compte privé.
L’État d’esprit du condamné.
« Il est très choqué et quand on connaît les faits à l’origine donc de cette condamnation de trois ans ferme, il est combatif. Il n’est nullement démonté. Nous lui avons fait comprendre que nous allons nous retrouver à nouveau devant le juge. Je crois qu’il est dans cet esprit-là », dévoile son avocat, Me Max Lalngar.
L’espoir est la seule chose qu’il reste à Baradine: » j’espère bien que les juges de la Cour suprême seront moins politiques que ceux de la Cour criminelle « , déclare le condamné désespéré.
Cette étape n’a pas été facile à atteindre pour la plaidoirie de Baradine Berdeï: « C’est cela le fond du problème. C’est un dossier politique. Et si nous-mêmes, avocats, n’avions pas usé les voies politiques, il serait toujours, aujourd’hui même, encore à l’ANS (Agence nationale de sécurité). Pour qu’il sorte de l’ANS et soit transféré à la justice il a fallu que nous passions par nos partenaires et que nous empruntions les voies de la politique pour l’extraire des griffes de l’ANS où il a été torturé, disons-le », ajoute l’avocat du condamné, Me Max Lalngar.
Nul n’est au dessus de la loi, et nul n’est censé ignorer celle-ci. Ainsi, la meilleure façon de vivre, est de rester du côté de cette loi.