Le marché des fleurs comestibles est en plein essor en Tunisie pays de l’Afrique du Nord. C’est le résultat de la passion dans ce pays pour l’agriculture biologique. La journaliste Sonia Ibidhi vient de planter une douzaine de types de fleurs après avoir ramené 42 variétés de semences de France.
La culture de plantes comestibles est un projet unique en Tunisie. Mais, selon Sonia Ibidhi, elle est menacée par des blocages administratifs. Sonia Ibidhi est une entrepreneuse qui a su occuper un secteur encore vierge dans son pays. Elle cultive la bourrache, fleur bleue au goût de concombre, la fleur de ciboulette, pompon violet à la saveur proche de l’oignon, et surtout la capucine, reine des fleurs comestibles qui rappelle le radis rouge. Son entreprise est en fait le résultat de la passion qu’elle a pour la culture biologique car dit-elle, « Je travaille pour quelque chose que j’aime, de beau et rempli de couleurs ».
En Tunisie, certaines fleurs sont déjà utilisées pour cuisiner. C’est par exemple le cas du « chouch ward » une espèce de roses séchées, émiettées sur certaines pâtisseries traditionnelles, ou la lavande, ingrédient du « ras el hanout », le mélange d’épices typique pour le couscous traditionnel.
Aujourd’hui Sonia Ibidhi est sollicitée partout pour son savoir faire. C’est le fruit d’un dur labeur qui au départ n’a pas été facile. « Au début, en créant mon projet, je m’appuyais sur l’exportation car les fleurs comestibles ne font pas partie de notre culture culinaire. Mais Dieu merci, après les premières annonces publiées sur ma page Facebook, j’ai été très surprise de constater qu’il y avait beaucoup de restaurants et de chefs en Tunisie à la recherche de fleurs comestibles. Pour être honnête, j’ai été agréablement surpris », dit-elle. Ainsi, cette entrepreneuse fait désormais le bonheur de luxueux hôtels parmi lesquels celui de Gammarth, dans la banlieue huppée de Tunis, où le chef Bassem Bizid relève ses tartares de daurade avec des pétales de capucines, et accompagne ses plats d’une salade de feuilles et fleurs ou d’un sorbet végétal garni de fleurs fraîches de violettes et ceci à la satisfaction des clients qui découvrent par la même occasion des nouveautés.
Pour le maître cuisinier de cet hôtel, l’Italien Alessandro Fontanesi, « non seulement on utilise un produit tunisien rare qui embellit l’assiette et ajoute un goût spécial mais cela permet à nos clients de voyager par l’assiette, en cette période de crise sanitaire ». Les fleurs, plantes, et épices participent tout aussi bien à un régime alimentaire sain que les légumes, fruits, noix et graines. Parce qu’elles offrent plus de variété et de couleur, elles sont souvent la touche finale à vos plats et donnent à votre alimentation d’autres nutriments que les fruits et les légumes. A ce titre, Sonia Ibidhi est déjà assurée de faire de bonnes affaires dans son pays avec son entreprise.
La nature est un bien commun mettant à notre disposition ses ressources notamment diverses plantes qui offrent leurs services. Le potentiel des fleurs en micronutriments est intéressant pour la santé ! Mais surtout, elles apportent un véritable plus en minéraux et vitamines aux plats auxquels elles sont ajoutées. Certaines contiennent de la vitamine C en quantité élevée, comme la capucine. D’autres sont riches en pigments caroténoïdes et anthocyaniques protecteurs, telles la bourrache ou le souci.