La sonnette d’alarme a été tirée Vendredi 30 Avril 20121. Le directeur principal des opérations du Programme alimentaire mondial (PAM), Amer Daoudi, en mission dans la zone L’ONU a mis en garde contre le désastre humanitaire qui menace Madagascar où les effets dévastateurs d’une sécheresse sévère ont encore été aggravés par des tempêtes de sable.
Au cours d’un briefing de l’ONU à Genève l’émissaire de l’ONU a décrit des scènes « d’enfants qui n’ont plus que la peau sur les os », et de femmes obligées de vendre leurs ustensiles de cuisine pour assurer leur survie.
« Ce que j’ai vu hier (jeudi) ce sont des images terribles d’enfants qui meurent de faim, qui souffrent de malnutrition et pas seulement les enfants mais aussi les mères, les parents et la population des villages que nous avons visités », a raconté Amer Daoudi, ajoutant que ce sont des images qu’il n’avait pas vues depuis longtemps.
Face à des taux de malnutrition aiguë qui continuent d’augmenter, l’agence onusienne estime qu’« une action urgente est nécessaire pour faire face à cette crise humanitaire ». « L’ampleur de la catastrophe dépasse l’entendement », a déclaré Amer Daoudi, Directeur des opérations du PAM.
La plupart des districts du Sud sont en proie à une urgence nutritionnelle. Le taux global de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans a presque doublé au cours des quatre derniers mois, atteignant même le taux alarmant de 16,5%, selon une évaluation récente menée par le ministère malgache de la Santé.
Le district le plus touché est celui d’Ambovombe, où les taux ont dépassé 27%, mettant ainsi la vie de nombreux enfants en danger. Les enfants souffrant de malnutrition aiguë ont quatre fois plus de risques de mourir que les enfants en bonne santé.
Selon Amer Daoudi le PAM avait besoin immédiatement de 75 millions de dollars pour « couvrir les besoins » pour les prochains mois à venir. »Ce que nous avons sur place est suffisant jusqu’en juillet avec des demi-rations mais ce n’est pas suffisant », a-t-il mis en garde. « Les demi-rations permettent de préserver mais pas d’alléger les souffrances », a-t-il dit.