La France a entamé le processus de transfert de 5 milliards d’euros vers les comptes de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). C’est une décision prise par les autorités françaises dans le cadre de la reforme du Franc FCA entamée en 2019 entre la France et les pays ouest-africains.
Jeune Afrique qui publie cette information laisse entendre que ces fonds dont le processus de transfert a débuté sont les réserves de change domiciliées dans les livres de la Banque de France pour couvrir les exportations des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Alors que des points d’ombres subsistent encore sur cette reforme, le ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, en visite à Abidjan du 29 au 30 avril a rassuré le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara sur l’exécution dans toute leur globalité des accords de réforme du franc CFA approuvés en décembre 2019.
Rappelons que le jeudi 8 novembre 2019, le président béninois, Patrice Talon, dans une interview accordée à la radio RFI et à la chaîne France 24 avait annoncé que les réserves de changes de la Zone Franc seront bientôt retirées du compte du Trésor français à la Banque de France et réparties dans diverses banques centrales partenaires dans le monde.
Cette mesure était intervenue quelques semaines après que le président français se soit dit ouvert sur l’avenir du Franc CFA et alors que la monnaie Eco de la CEDEAO est sensée entrer graduellement en vigueur par la zone Franc.
La rétrocession de ces réserves est en effet la fin de la centralisation de la moitié des réserves de change de la BCEAO dans les livres de la Banque de France.
La Banque centrale ouest-africaine est désormais censée les investir à son gré au sein des institutions et instruments financiers de sa préférence.
Malgré un décalage de calendrier, les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sont engagés à poursuivre le processus de la reforme de monnaie qui transformera le Franc FCA en éco, informe une source à Abidjan.
Pour y arriver, il faut réussir à convaincre Muhammadu Buhari du Nigeria, Nana Akufo Addo du Ghana et Alpha Condé de la Guinée.