L‘initiative est née après avoir constaté que les cancers du col de l’utérus et du sein étaient mal connus au Nigeria. En outre, il n’existait pratiquement aucun système ou service qui s’occupait du cancer de manière globale.
Le nom d’Oluchi Onyekwere est aujourd’hui au centre de la lutte contre le cancer au Nigeria. Son histoire permet de rappeler l’existence et l’impact du cancer dans ce pays.
Étudiante de l’école d’infirmières de Lagos University Teaching Hospital (LUTH), Oluchi Onyekwere a vaincu le cancer il y a huit ans. C’est ainsi que son expérience de la lutte contre la maladie lui a donné envie de devenir infirmière. « Le combat n’a pas été facile, il a même été très difficile. J’ai donc voulu devenir infirmière pour sauver des guerriers », explique l’étudiante en fin de formation.
Dans un rapport de l’Observatoire mondial du cancer, le Nigeria a enregistré 124 815 nouveaux cas de cancer pour 78 899 décès en 2020, des statistiques alarmantes selon les autorités sanitaires.
« Le cancer est une maladie vraiment grave. La recherche est toujours en cours pour trouver de nouvelles méthodes de lutter contre cette maladie », explique Ifeanyi Chukwuma, directrice du programme Sebeccly Cancer Care au Nigeria.
Pour ce médecin, la détection précoce du cancer augmente les chances de réussite du traitement, ce qui suppose la disponibilité d’installations équipées et de personnel de santé. Pourtant, sans les bonnes informations sur la prévention et les soins, le cancer peut être diagnostiqué tardivement.
« Le dépistage est très important pour détecter le cancer très tôt ou même avant qu’il ne se développe. Il permet de le détecter à un stade très précoce, de sorte que le traitement est plus facile et moins coûteux. Par exemple, pour le cancer colorectal, à partir de 50 ans, on fait une coloscopie, c’est-à-dire qu’on introduit une caméra dans l’anus tous les dix ans, ce qui permet de détecter toute lésion précancéreuse ou tout polype et de l’enlever avant qu’il ne devienne un cancer, contrairement à quelqu’un qui ne le fait pas », explique Fejiro Ogoh, Médecin-conseil principal.
Dans le Nord du pays, une fondation a été créée tout comme le lancement d’un programme de prévention qui s’attaquerait à la fois au cancer du col de l’utérus et au cancer du sein à un stade précoce, car là réside la meilleure chance de survie.
Mais la sensibilisation reste l’un des aspects les plus importants à privilégier pour essayer de mieux conscientiser la communauté. Les acteurs sociaux tels que les représentants du gouvernement, les chefs religieux, les personnes influentes au sein de la communauté et des chefs traditionnels, s’activent à ce sujet.
Pour marquer la journée du cancer de cette année, plusieurs groupes et associations ont organisé des activités telles que le dépistage, les tests et la sensibilisation des populations sur les dangers du cancer au Nigeria.