Pour cette nouvelle tournée africaine, le président français sera accompagné des ministres des Affaires étrangères, des Armées et des Relations extérieures ainsi que de la secrétaire d’État chargée du développement. L’Élysée dit vouloir « garder le fil du renouvellement de la relation de la France avec ses partenaires africains ».
Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron ne s’était encore jamais rendu au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau. Le président français entame ainsi sa première tournée, par le Cameroun. Selon plusieurs informations il y restera jusqu’au 26 juillet prochain même si pour le quotidien gouvernemental bilingue Cameroon Tribune, il s’agit d’une visite de trois jours.
Après le Cameroun le cap sera mis sur le Bénin. Avant de terminer par la Guinée-Bissau, le 29 juillet 2022. C’est un pays qui vient de prendre la présidence tournante de la Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest.
Emmanuel Macron effectue cette visite au moment où plusieurs pays dans le monde traversent une période marquée par la pénurie et l’inflation des prix des produits de première nécessité. Voilà qui explique le choix des thèmes pour les échanges pendant cette tournée, des thèmes axés sur la crise alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine, les enjeux de production agricole et les questions sécuritaires.
C’est l’initiative Farm que la France, par cette tournée, voudrait d’abord mettre en avant. Lancée fin mars avec l’Union européenne, le G7 et l’Union africaine, l’initiative Farm vise à doper la production agricole dans un contexte mondial d’insécurité alimentaire et faire du Cameroun un exemple, avec la perspective d’investissements français.
La France compte aussi revoir ses relations avec ces pays de l’Afrique. Ainsi pour l’Elysée, il s’agit de « marquer la continuité et la constance de l’engagement du président de la République dans la démarche de renouvellement de la relation avec le continent africain ». Par conséquent, l’on annonce une table ronde à Yaoundé occasion de permettre à de jeunes Camerounais d’interagir directement avec le président français plus précisément ceux ayant participé au sommet Afrique-France à Montpellier.
Rien ne filtre comme information en rapport avec le passé entre la France et ces trois pays, cependant, Emmanuel Macron emmène avec lui l’historien Achille Mbembe et l’artiste Blick Bassy, dont l’album 1958 rend hommage à Ruben Um Nyobé, figure de la lutte pour l’indépendance dont se revendiquent des militants upécistes. Ils viennent d’ailleurs d’écrire une lettre ouverte dans laquelle ils réclament « la repentance et la réparation des exactions commises ».
L’on évoquera bien d’autres sujets aux enjeux multiples, notamment sécuritaires et politiques, comme la crise anglophone qui dure depuis cinq ans dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, ou encore les appels de la société civile qui s’inquiète de la restriction de l’espace civique. Mais le président français ne rencontrera pas lui-même les représentants des partis d’opposition.
Pour la visite de Macron au Bénin, l’on signale la question des restitutions des biens culturels et celle du glissement vers les pays côtiers de la menace terroriste qui touche le nord du Bénin et le nord du Togo. A la question de savoir si les cas des opposants en prison Reckya Madougou et Joël Ahivo, condamnés à 20 et 10 ans de prison, sera une préoccupation, l’Élysée répond qu’à chaque étape de cette tournée, les questions de gouvernance et d’État de droit seront sur la table. « Les situations individuelles » aussi, ajoute la présidence française. Mais ce sera uniquement le cas dans le cadre des entretiens directs entre chefs d’État. Il n’y aura « pas d’injonction médiatique ». « Ce n’est pas la méthode que nous retenons, dit l’Élysée. La ligne du président français n’est en aucun cas de s’ériger en donneur de leçons ou de promouvoir un modèle. »
Enfin, l’étape à Bissau constituera le premier séjour officiel d’Emmanuel Macron en terre lusophone.