Le résultat est dû en grande partie à un autre vaccin expérimental, développé par la société américaine Moderna qui utilise la même technologie nouvelle, à base d’ARN messager.
« C’est une bonne nouvelle », se félicite Stéphane Paul, membre du comité vaccin Covid-19 des ministères de la Santé et de la Recherche, interrogé par Olivier Chermann, du pôle France de RFI. Il appelle néanmoins à la prudence. « La limitation de tout ça, c’est que les résultats et l’analyse qui a été faite arrivent après deux mois. C’est-à-dire qu’aujourd’hui la seule chose qu’on peut dire c’est que ce vaccin protège pendant deux mois 90 % des gens qui l’ont reçu. » Dès lors, une question se pose, estime Stéphane Paul : « quelle est la sécurité de ce type de vaccin sur le long terme ? Et ça, il n’y a que le suivi des patients qui va nous permettre de le savoir. »
Dans l’Union européenne, qui a préacheté 200 millions de doses et négocie pour 100 millions d’autres, le vaccin pourrait être disponible « début 2021 », selon une source européenne. D’autres pays – Japon, Canada, Royaume-Uni – ont également passé commande auprès de Pfizer, et la demande initiale est assurée de dépasser l’offre, Pfizer prévoyant de pouvoir fabriquer 50 millions de doses en 2020 et 1,3 milliard pour 2021.
Les ONG s’inquiètent depuis des mois de la monopolisation des doses par les pays riches, ainsi que du prix auquel Pfizer vendra le vaccin. « Le vaccin sera efficace à 0 % pour les personnes qui n’ont pas les moyens d’y accéder ou de se le permettre », a réagi Robin Guittard, porte-parole d’Oxfam France.
L’immense majorité des capacités de vaccin seront déjà réservés à une minorité qui a les moyens de payer ce vaccin et clairement pas à la plus grande partie de la population, en particulier à des populations qui en ont le plus besoin. C’est pour ça qu’on demande une coopération globale pour une mise en commun des brevets autour des vaccins pour éviter qu’une compagnie monopolise la production et la commercialisation au détriment d’un accès bien plus large.