La reprise de l’activité touristique en Madagascar est palpable depuis le mois d’octobre dernier. L’Hanseactic Spirit, par exemple, a quitté, samedi, les eaux malgaches pour rallier l’Afrique du Sud après trois arrêts sur la Grande Île. En une journée, Fort Dauphin, l’une d’entre elles, sur la côte sud-est du pays, a par exemple vu débarquer cette semaine, 190 croisiéristes en provenance de l’Allemagne.
Une fois à Madagascar, près de la moitié de ces touristes sont allés visiter la très belle réserve de faune et flore de Nahampoana. « On a accueilli près de 80 touristes à la réserve, que nos guides et chauffeurs sont venus chercher avec nos bus, raconte Elisabeth, une employée. C’est nous qui avons organisé leur transfert. En fait, on collabore avec une agence de voyage internationale, et c’est eux qui nous contactent à l’avance pour nous réserver les excursions. Avant le COVID 19, on pouvait recevoir jusqu’à 200 personnes par jour à l’arrivée de chaque bateau. Mais économiquement, c’est déjà une bonne reprise pour nous. On espère bien recevoir encore d’autres paquebots lors des prochaines saisons ».
Toutefois, ces mouvements des touristes ne permettent pas vraiment à l’ensemble de la population de profiter des retombées économiques. C’est du moins ce que laisse entendre Oly, employée d’un salon de thé, le plus connu, situé au cœur de la ville. Selon elle, l’arrivée d’un paquebot au port est toujours une grande joie pour elle, bien qu’elle n’ait vendu aucune pâtisserie aux croisiéristes. « La plupart des gens, ils ne rentrent pas ici », explique-t-elle. « Ils déambulent seulement dans le centre-ville de Fort Dauphin ».
De son côté, Viviane, travaillant au marché artisanal, regrette que les touristes n’aient que très peu de temps pour flâner à sa boutique et peu d’argent à dépenser. « Moi je ne suis pas très contente. On n’a que peu de croisiéristes qui viennent nous rendre visite au marché, et en plus, ils ne dépensent pas, souligne-t-elle. Les Américains, les Français, ils achètent un peu de souvenirs, comme ces lémuriens en bois là, ces sacs, ces paréos. Mais les Allemands, ils n’achètent rien. Même si c’est nous qui nous déplaçons au port pour vendre la marchandise ».
Ces regrets montrent de facto une redynamisation du secteur du tourisme en demi-teinte. Selon les prévisions, le prochain paquebot est annoncé pour le 5 mars mais beaucoup d’opérateurs attendent surtout la reprise régulière et durable du trafic aérien.
Le blocage ici réside au niveau des vols à destination de la Grande Île. Ce qui ne sera possible qu’après autorisation des autorités compétences, ce qui explique l’impatience de plusieurs compagnies aériennes.