Pour rendre plus sombre ce tableau les financements vont se raréfier en accentuant la hausse de l’inflation et le poids de la dette publique. Le Fond Monétaire international (FMI) auteur de ces projections envisage des pistes pour renforcer la résilience des économies africaines.
Les projections économiques régionales du FMI publiées le 14 avril 2023 prévoient pour l’Afrique Subsaharienne un ordre économique qui va régresser à 3,6% en 2023 contre 3,9% en 2022. Par ailleurs, une partie des pays de la région est en proie à une inflation supérieure à 10%, qui se traduit par la baisse du pouvoir d’achat.
Pour certains pays d’Afrique, hors mis l’Afrique de l’Est, dont l’économie se caractérise par une diversité des sources de revenus, qui vont se maintenir par le Cap de la croissance. Certains géants vont participer à rétrograder vers le bas le taux moyen de croissance en Afrique. C’est le cas de l’Afrique du Sud où la croissance devrait ralentir pour s’établir à 0,1% en 2023.
« Alors que les taux d’intérêt mondiaux ont grimpé en flèche, et que le dollar américain s’est renforcé, cela a augmenté les coûts du service de la dette et réduit l’accès des pays au marché des capitaux et cet environnement extérieur défavorable, exacerbe les conditions économiques déjà difficiles, une croissance plus faible qu’ailleurs qui a aggravé la pauvreté et amplifié le fardeau de la dette publique et le niveau d’inflation le plus élevé depuis de nombreuses années et qui enrobe les niveaux de vie », explique Abebe Aemro Selassie, Directeur du département Afrique du FMI.
Les difficultés économiques de l’Afrique Subsaharienne se traduisent également avec la hausse de la dette publique. Ces pays sont en défaillance d’accès aux marchés financiers depuis le printemps 2022.
Par ailleurs, le taux de change effectif du dollar a affiché un niveau jamais atteint en 20 ans, ce qui a eu pour effet de renchérir le remboursement des dettes libellées dans cette monnaie.
Ce contexte économique mondial, particulier cumulé aux effets, de la crise du COVID, de la guerre en Ukraine fragilisent les États qui seront pour certains obligés de déterminer les budgets consacrés aux domaines essentiels du développement tels que l’éducation, la santé et les infrastructures.
« Pour les pays qui vivent déjà en marge, c’est encore un autre obstacle à la satisfaction de leurs besoins sociaux, économiques et de développement. Mais, les pays africains sont loin d’être impuissants, de nombreuses réformes peuvent être poursuivies pour améliorer la résilience de nos économies, notamment une meilleure mobilisation des recettes et des réformes pour engendrer une croissance plus élevée », ajoute Abebe Aemro Selassie, Directeur du département Afrique du FMI.
Pour le directeur, quatre actions majeures peuvent permettre à l’Afrique de juguler ces tensions économiques. Il promet tout d’abord de renforcer la gestion des finances publiques et de rééquilibrer les budgets, sur le durcissement des fonds.
Ensuite, les autorités monétaires devront s’armer de prudence, tant que l’inflation reste élevée. Enfin, le directeur du département Afrique du FMI souhaite que le financement attendu de l’action climatique se fasse en sus des montants d’aide actuels dédiés aux besoins élémentaires comme la santé et l’éducation.