La justice interne de la FIFA, dont Ahmad Ahmad est vice-président, a estimé que le successeur du camerounais Issa Hayatou « avait manqué à son devoir de loyauté, accordé des cadeaux et d’autres avantages, géré des fonds de manière inappropriée et abusé de sa fonction de président de la CAF », explique l’instance dans un communiqué.
Corruption et harcèlement sexuel
Ahmad Ahmad, qui a abandonné temporairement son poste, après avoir été atteint par le nouveau coronavirus, se voit donc interdire pour cinq ans « toute activité relative au football », aux niveaux national et international, et pourra faire appel de cette suspension auprès du Tribunal arbitral du sport.
Cet ancien entraîneur de football et homme politique, qui a été secrétaire d’Etat au sport et ministre de la pêche à Madagascar, avait annoncé, à la fin du mois d’octobre, qu’il briguerait en mars 2021 un deuxième mandat à la tête de la CAF.
A l’été 2019, Ahmad Ahmad avait demandé l’aide de la FIFA pour superviser son organisation, fragilisée par plusieurs polémiques et des problèmes de gouvernance. La numéro 2 de la FIFA, Fatma Samoura, avait notamment effectué un mandat de six mois, mais celui-ci, qui visait à accélérer le processus de réforme au sein de l’instance, n’avait pas été renouvelé le début de février 2020.
Par ailleurs, licencié en avril 2019, le secrétaire général de la CAF, Amr Fahmy, avait envoyé une lettre à la FIFA dans laquelle il accusait M. Ahmad de corruption – paiement de pots-de-vin à plusieurs dirigeants, usage personnel de fonds de la CAF – et de harcèlement sexuel à l’encontre de plusieurs salariées de la Confédération.