Les consultations politiques se tiennent à Kinshasa depuis le 2 novembre. C’est l’occasion pour le président Félix Tshisekedi de dialoguer avec les différents partis de la coalition au pouvoir et l’opposition.
Fait marquant de ces assises, la présence inédite annoncée de l’opposant Moïse Katumbi. L’ancien gouverneur du Katanga absent de la République Démocratique du Congo depuis 2015, est arrivé à Kinshasa le 6 novembre. Il sera reçu par le chef de l’État le 7 novembre.
Son collègue de la coalition Lamuka et candidat malheureux à la présidentielle de 2018, Martin Fayulu, lui n’y participera pas, selon l’un de ses porte-parole. Jeudi 5 Novembre d’autres candidats malheureux ont été reçus. Ces derniers se sont tous prononcés en faveur de l’initiative du chef de l’État, l’appelant à nommer un informateur ou même à dissoudre l’Assemblée nationale.
Cette vision a été presque partagée à l’unanimité mais maître Theodore Ngoy avocat des deux juges constitutionnels mutés par Felix Tshisekedi, les juges Noël Kilomba Ngozi Mala et Jean Ubulu Pungu continuent de protester. Il a pu, pour la première fois, faire part de leurs plaintes directement au chef de l’État.
Moïse Katumbi a aussi mis en garde le président Tshisekedi sur la dissolution de l’Assemblée nationale qui serait pour lui une violation de la Constitution : « Je lui ai dit qu’il a cette réalité juridique et politique, c’est-à-dire qu’il a une majorité qu’il a approuvée et à cause de laquelle, pour lui permettre de gouverner, il a fait un accord », explique-t-il.
C’est de loin la plus grosse délégation qui se soit rendue aux consultations nationales depuis lundi 2 Novembre dernier. Cinq gouverneurs, des dizaines de députés et de sénateurs, toutes tendances confondues, ont rencontré le 5 Novembre le président Félix Tshisekedi. Tous sont originaires du Grand Équateur, les provinces du Sud-Ubangi, Nord-Ubangi, Équateur, Tshuapa et Mongala. Un espace qu’ils estiment particulièrement défavorisés aujourd’hui.
« La province de l’Équateur bat tous les records négatifs et la pauvreté a atteint des niveaux insupportables. Et il est important que dans cette configuration recomposition- refondation, la centralité de l’Équateur soit prise en compte dans la refondation de cet État. Il n’est pas normal qu’une province qui a autant d’énormes difficultés soit en plus privée de tous les moyens institutionnels, notamment les 10% qui doivent venir de la Caisse nationale de péréquation qui ne fonctionne pas », a détaillé le député d’opposition Jacques Djoli, qui a été désigné pour parler.
Est-ce à cause des difficultés que l’union toutes tendances confondues, Cash-Front commun pour le Congo (FCC)-opposition avec les cinq gouverneurs qui gouvernent cet espace a fonctionné ? « Je crois que ce qui fait un État ou ce que doit faire une nation, c’est le vouloir vivre ensemble et il est impératif de faire face en face aux défis de l’économie, de la politique, et des impératifs sociétaux. Donc, face à ces défis, l’intérêt du peuple doit être privilégié », rajoute le député de l’opposition.