Djidji Ayokwe est un tam-tam qui servait à communiquer entre villages du peuple de la région d’Abidjan. Il avait été confisqué en 1916 par les colons et est actuellement conservé au musée du Quai Branly à Paris en France.
Les colons avaient compris l’importance et le rôle de ce tambour dans la résistance des Ébriés. Car ses fonctions n’étaient pas seulement festives ou solennelles, en période de guerre, le tam-tam parleur jouait le rôle de veilleur.
Cet acte de restitution constitue « un geste fortement historique », a salué, lundi 11 octobre, la chefferie traditionnelle de ce peuple de la région d’Abidjan.
« Je suis très heureux d’apprendre cette nouvelle. On ne s’attendait même plus à un retour de ce tam-tam qui était notre haut-parleur, notre Facebook », s’est félicité auprès de l’AFP Clavaire Aguego Mobio, actuel détenteur du pouvoir traditionnel des Ebrié avant d’ajouter que « Ce tam-tam parleur va rappeler notre histoire et revaloriser le peuple Ébrié dont les traces sont en train de disparaître avec l’urbanisation sauvage de l’agglomération d’Abidjan, abritant plus de cinq millions d’habitants.
La Côte d’Ivoire avait officiellement demandé fin 2018 à la France la restitution de 148 d’œuvres d’art africain. « Le premier objet que nous demandons est le Djidji Ayôkwé, le tambour parleur du peuple Ébrié. C’est un objet symbolique d’une grande importance qui a été arraché pendant la colonisation », avait précisé la directrice du musée des Civilisations de Côte d’Ivoire, Silvie Memel Kassi.
Outre la Côte d’Ivoire, Paris va également restituer 26 objets d’art pillés au Bénin lors de la résistance coloniale du roi Béhanzin. Ces dernières années, plusieurs pays africains ont demandé la restitution de leur objet d’art.
Les restitutions d’œuvres d’art pillées à l’Afrique sont l’un des points saillants de la « nouvelle relation » que le chef de l’Etat français entend nouer avec le continent.