En Afrique comme ailleurs, des organisations criminelles ou des entités para-étatiques multiplient les attaques informatiques contre les infrastructures numériques critiques de nombreux pays.
L’on se rappelle encore qu’en juin 2020, l’Ethiopian Information Network Security Agency(INSA) (agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) a réussi à déjouer une cyber attaque d’un acteur basé en Égypte, baptisé « Cyber_Horus Group ». Selon l’INSA, le but de cette attaque était de faire peser une « énorme pression économique, psychologique et politique sur le pays » à l’occasion du remplissage du barrage de la Renaissance construit sur le Nil. Le barrage était et est toujours une grande source de conflits entre l’Éthiopie et l’Égypte.
Des actes comme celui là sont légion en Afrique ces derniers temps surtout depuis la venue de la pandémie à coronavirus. Des cyber flibustiers sans vergogne profitent de cette maladie pour rançonner des établissements hospitaliers déjà fragilisés par la crise sanitaire ou piratent des institutions financières.
Ces attaques témoignent de la progression des menaces cyber et du risque qu’elles représentent pour la sécurité africaine. Les acteurs participant à ces activités sont très divers, du hacker « loup solitaire » aux États-nations. Leurs moyens et leurs intentions sont variables. Les gouvernements africains et les acteurs du secteur de la sécurité commencent pourtant tout juste à identifier et à réagir à ces technologies numériques qui transforment la sécurité africaine. Les quatre catégories d’activités liées à la sécurité qui doivent retenir notre attention sont les suivantes : l’espionnage, le sabotage d’infrastructures critiques, le crime organisé et les nouveaux contours des combats armés en Afrique.
C’est donc pour attaquer ce fléau que le Forum international de la cyber sécurité donne rendez-vous aux acteurs et experts de la cyber sécurité africains et internationaux à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 7 juin prochain.
L’événement, soutenu, entre autres, par la CEDEAO, est placé sous le haut patronage de Roger Adom, ministre de l’Économie numérique de la République de Côte d’Ivoire. Sont attendus à ce grand rendez-vous, des décideurs politiques, des délégués de grands groupes bancaires ou des télécommunications, des experts en cyber défense et des représentants de la société civile.
Il est question d’inscrire les menaces cybernétiques dans l’agenda des problématiques de développement du continent africain.
Une chose est sûre et certaine il est très difficile d’éradiquer totalement le phénomène mais des réflexions multiples en rapport avec le fléau pourront le repousser à ses derniers retranchement et c’est là l’importance de ce Cyber Africa Forum.