Elles sont au total 19 personnes enlevées puis exécutées à Goda par les soldats autour d’une usine de fabrication de bouteilles, la population en larmes voyant leurs proches sous pieds sous terre.
Pour les familles des victimes, les érythréens en sont les seuls responsables. Hagos, 66 ans a perdu ses trois fils « Les soldats ont pillé ma maison, pris mes enfants avant de les abattre ici. Ils m’ont interdit de les enterrer pendant deux semaines. Nous les avons inhumés sur place, car les corps étant trop abîmés. Je ne regarde même plus en direction de l’Érythrée », a laissé entendre Kasha presque aveugle regardant l’endroit où sont enterrés deux de ses enfants son frère et son neveu. « J’ai le cœur brisé. Mes enfants étant tout pour moi. Chaque fois qu’on voit les érythréens passer, ça nous terrorise. On ne sait pas si on vivra encore normalement ».
L’usine a été entièrement pillée et détruite par les érythréens. Selon Gebrehiwot l’un des gardiens, « Les soldats ont chargé tout ce qu’ils pouvaient sur des camions. Aujourd’hui l’usine est détruite. On avait plus de 300 employés. Cette attaque a mis l’économie à terre et brisé nos familles ».
Les habitants ne s’attendent pas trop à obtenir un jour justice. Certains espèrent néanmoins que ces événements soient connu et que le site soit transformé un jour, en mémorial.