William Ruto n’est pas uniquement président de la République. L’homme fort du Kenya est aussi docteur en écologie végétale. Celui qui fut ministre de l’agriculture (2008 – 2010) maîtrise particulièrement la génétique de la flore.
Ce même William Ruto a récemment fait le choix du maïs OGM pour son pays. Sa façon à lui de mettre en pratique sa thèse de doctorat :
« Influence des activités humaines sur les changements d’affectation des terres et sur la qualité environnementale des écosystèmes. »
Le 3 octobre dernier, le président, propriétaire d’importantes exploitations de maïs dans la vallée du Rift, a autorisé l’importation de maïs génétiquement modifié ainsi que des semences de maïs OGM, pourtant interdite depuis 2012 dans le pays d’Afrique de l’Est.
Une décision unilatérale qui s’est accompagnée d’une levée de boucliers, y compris dans son propre camp.
Dans un premier temps, le gouvernement espère importer au plus vite dix millions de sacs de maïs OGM des États-Unis pour combattre la crise alimentaire provoquée par la sécheresse qui sévit dans la Corne de l’Afrique, la pire en quarante ans.
« Nous avons décidé d’autoriser l’importation jusqu’à ce que la situation alimentaire s’améliore »,
assure le ministre du commerce, Moses Kuria. Plus d’un tiers des comtés kényans sont directement touchés.
En juillet 2022, le pays avait annoncé la suppression des taxes sur le maïs importé dans le but de renforcer la sécurité alimentaire, à la lumière d’une période de sécheresse prolongée et de la pression de l’inflation qui pèse sur les ménages.
Selon Cyrus Oguna, le porte-parole du gouvernement, cette exonération des droits sur le maïs importé visait à stabiliser l’approvisionnement en céréales, un aliment de base pour de nombreux ménages kényans.
M. Oguna avait par ailleurs indiqué que le gouvernement s’était engagé à trouver une solution durable à l’insécurité alimentaire en augmentant la superficie consacrée à la culture du maïs et d’autres cultures de base comme le blé et le riz, précisant que le nombre de Kényans confrontés à une crise alimentaire est passé à 4,1 millions, contre 3,5 millions.