L‘ambition des autorités malgaches est claire, aller au-delà des efforts actuels. Car pour l’instant le pays enregistre un rendement de 2,5 tonnes de paddy par hectare. Au sortir de la conférence, les échanges ont aboutis à la conclusion selon laquelle, il faut une augmentation d’1,5 tonne de paddy par hectare désormais pour un total de 4 tonnes. Ainsi pour améliorer la productivité, plusieurs mesures ont été prises parmi lesquelles entre autres, la mise en place d’un guichet agricole dans chaque district du pays, selon le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Harifidy Ramilison.
« Les producteurs, qu’ils soient agriculteurs, éleveurs ou pêcheurs, pourront trouver les services dont ils auront besoin, y compris les équipements, les matériels agricoles, les intrants, des conseils. Il y aura aussi un centre d’appui pour la gestion foncière décentralisée qui va accueillir les doléances et il y aura un magistrat qui va aider les producteurs à résoudre les problèmes d’accès à la terre. Donc il y aura tous les ingrédients pour, qu’à court terme, nous parvenions à l’autosuffisance alimentaire, on espère d’ici fin 2023 ». Cette mesure qui sera financée par l’État c’est du moins ce que fait savoir le ministre de l’Agriculture.
80 % de la population travaille dans le secteur agricole, et en particulier dans la culture du riz mais les paysans malgaches restent très vulnérables et peinent à vivre de leur activité. C’est d’ailleurs ce que confirme José Pierre Didina agriculteur et président d’une association qui regroupe 700 cultivateurs dans le district de Vatomandry, dans l’est de la Grande Île.
Notre association d’agriculteurs possède 400 hectares de terres pour cultiver du maïs ou d’autres cultures de rente mais nous n’avons que des bêches et des faucilles pour travailler. Nous sommes prêts à améliorer nos rendements mais nous avons besoin de matériels et de semences pour pouvoir cultiver nous-mêmes nos terres. Donc nous attendons la concrétisation rapide de ces mesures. Nous sommes aussi dans une zone enclavée à cause de la route qui est en très mauvais état, donc les collecteurs qui viennent jusque chez nous achètent nos produits à un prix très bas pour compenser.
En dehors de la multiplication des efforts pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire, le gouvernement malgache compte exploiter l’agrobusiness et prévoit d’élargir sa superficie de 5 000 hectares par district. « Dans ces exploitations, les paysans travailleront avec les opérateurs et les investisseurs aussi bien nationaux qu’étrangers », a indiqué le chef de l’État malgache Andry Rajoelina, lors de cette conférence nationale.
« Madagascar va produire une arme très puissante. C’est la production de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche pour valoriser l’autosuffisance alimentaire », a souligné le chef d’État malgache.« La COVID-19 et le conflit en Ukraine ont engendré des problèmes mondiaux dans l’approvisionnement alimentaire. Seuls ceux qui ont produit dans leur pays ont pu répondre aux besoins de leur population. C’est pourquoi on doit améliorer notre stratégie de production en supportant les agriculteurs qui représentent 80% de la population active », a-t-il ajouté.
Le président malgache a promis d’appuyer les agriculteurs en construisant des barrages, en leur donnant des matériaux agricoles, des intrants comme engrais et semences ainsi qu’en accordant les formations liées aux techniques agricoles modernes.
Il a également appelé les institutions de microfinance à amortir les taux d’intérêts en faveur des agriculteurs et à faciliter les prêts bancaires.