Cette visite n’est pas le fruit du hasard car, depuis le dernier coup d’État, les militaires sont constamment accusés d’ouvrir le feu sur les manifestants. Les médecins ont indiqué qu’un Soudanais a été tué ce même dimanche dans la répression des manifestations anti-putsch.
« Au quatrième mois des manifestations, nous avons toujours les mêmes demandes, à savoir un État civil, la démocratie et que les militaires restent à l’écart de l’économie et de la politique, et nous entendons par là les chefs militaires et non l’institution militaire » explique un manifestant.
Du côté de l’armée, l’on reconnaît que certains des officiers ont ouvert le feu. Cependant les militaires assurent n’en avoir jamais donné l’ordre, mais accusent plutôt les manifestants d’avoir poignardé à mort un général de police en janvier. Plus d’une centaine d’organisateurs de défilés, de manifestants ou de politiciens sont actuellement derrière les barreaux.
« Ce sont eux qui nous tuent. Ils ont tué 81 d’entre nous, alors qu’ils n’ont perdu personne parmi eux. C’est la situation dans laquelle nous vivons. Nous avons commencé une campagne de protestation le 25 octobre, le jour du coup d’État, et nous sommes à notre troisième mois et nous allons continuer » souligne un autre manifestant.
La venue de l’émissaire onusien, initialement prévue en janvier, avait été repoussée par les autorités soudanaises, toutefois, cette campagne ne semble pas entamer la mobilisation dans les rues, où la foule descend régulièrement pour appeler au retour des civils au pouvoir.
Les groupes de manifestants très souvent prêts à tout sont la cible principale des autorités et des services de renseignement. Dans les cortèges, ils sont souvent visés à balle réelle. Nombre d’entre eux croupissent en prison.