Le matériel, composé de deux hélicoptères de combat et des radars de surveillance, a été réceptionnés par le Chef d’État-major général des armées, le général de division Oumar Diarra au nom du ministre de la Défense et des Anciens combattants.
« C’est exactement à 00h 45 que le Cargo Russe transportant les deux hélicoptères de combats et les radars, s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport international du président Modibo Keita », lit-on dans le document de la présidence qui précise que ce matériel est un deuxième lot d’équipements militaires en provenance de la Russie.
Ce matériel doit, « aider les Fama (Forces armées maliennes, NDLR) dans leur lutte de tous les jours pour l’éradication du terrorisme », a déclaré l’armée malienne. Mais de nombreux observateurs se demandent en quoi des radars peuvent-ils contribuer à la lutte antiterroriste. Cette question trouve tout son sens lorsqu’on sait que les groupes jihadistes opérant au Sahel ne disposent pas de moyens aériens.
Arthur Banga est enseignant-chercheur ivoirien à l’université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan et spécialiste des questions de défense et d’armement. Pour sa part, « la grande difficulté, c’est que le communiqué de l’armée malienne est assez laconique. Donc, on ne sait pas exactement de quels types de radars il s’agit. Cela dit, dans la lutte classique contre les groupes terroristes, ces types de radars peuvent permettre de détecter des mouvements de troupes, même des missiles ou certaines roquettes ».
« Néanmoins, poursuit Arthur Banga, n’oublions pas le contexte international de tensions entre la Russie et l’Occident, avec un théâtre illustratif de ces tensions qui est le Mali. Donc, ça pourra permettre à l’armée malienne de pouvoir surveiller avec plus de précision tous les mouvements sur son espace aérien. Donc, si éventuellement il y a des mouvements d’avions occidentaux, ça pourra permettre de la même manière au partenaire russe de le savoir ».
Certains peuvent penser à la méfiance ou défiance vis-à-vis de la force française Barkhane ou de la force onusienne de la Minusma, ce qui n’est pas le cas pour l’enseignant. « Pas nécessairement. On verra comment va évoluer la situation interne, voire mondiale, pour voir si l’on bascule de la méfiance à la défiance ».
Le Mali considère ce geste comme «la manifestation d’un partenariat très fructueux avec l’État russe ».
Aussi, cela est «la manifestation d’une volonté politique très forte d’équiper l’armée malienne en moyen conséquent pour qu’elle puisse être en mesure de mener à bien sa mission de défense de l’intégrité territoriale, de la protection des personnes et de leur bien, du territoire national », a affirmé le général de Division, Oumar Diarra.